Alphonse Djédjé Mady : « Henri Konan Bédié doit passer la main »

Alphonse Djédjé Mady, secrétaire général du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), s’est déclaré candidat à la présidence de son parti, le 21 août, lors d’une conférence à Abidjan. À la sortie de la salle, il nous a confié ne pas vouloir entrer en guerre avec l’actuel dirigeant, Henri Konan Bédié, candidat à sa propre succession. Interview.

Alphonse Djédjé Mady (à g.) avec Henri Konan Bédié, en 2006. © AFP

Alphonse Djédjé Mady (à g.) avec Henri Konan Bédié, en 2006. © AFP

Publié le 21 août 2013 Lecture : 2 minutes.

La déclaration de candidature d’Alphonse Djédjé Mady, le 21 août, sonne comme un affront direct fait à l’actuel dirigeant du parti et ancien chef de l’État, Henri Konan Bédié. Le 17 août, ce dernier a officialisé sa propre candidature à sa succession, en vue du XIIè Congrès du parti, prévu pour le mois d’octobre. Mais Djédjé Mady estime respecter son aîné et ne pas entrer en confrontation directe avec lui puisque les statuts du parti n’autorise pas de candidat âgé de plus de 75 ans.

Jeune Afrique : Vous postulez à la succession de l’actuel président du parti, Henri Konan Bédié, qui est lui-même candidat. Qu’est-ce qui vous oppose ?

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Alphonse Djédjé Mady : Le dispositif légal du PDCI fait que le président en exercice ne peut plus être candidat à sa propre succession. Le PDCI, parti qui a conduit notre pays à l’indépendance, doit respecter les lois qu’il s’est donné. Ce sont ces mêmes lois qui ont d’ailleurs permis à Henri Konan Bédié, à l’époque président de l’Assemblée nationale, de prendre la succession de Félix Houphouët-Boigny, après sa mort. Il n’y a donc aucun clash entre moi et Bédié. Je ne suis pas candidat contre lui, j’ai du respect pour lui. Mais il doit passer la main à la jeune génération et rester pour nous un conseil précieux que nous irons consulter, une espèce de Mandela qui nous guidera.
Quant à moi, fort de 48 ans d’expérience et de militantisme au sein du PDCI, je propose naturellement ma candidature à la présidence.

On ne brigue pas la présidence d’un grand parti comme le PDCI sans soutiens importants. Quels sont les vôtres ?

Je ne dévoile pas toutes mes cartes. J’ai des soutiens importants au sein du parti, croyez-moi. Des sages accordent un crédit à ma candidature. Mais ce qui est important c’est qu’il faut donner une envergure nationale au PDCI et ne pas contenir son influence dans une région. Lors des dernières élections, il y a eu des régions où le PDCI n’a pas présenté de candidat. Il faut rectifier tout cela et il y aura des gens avec moi pour le faire.

Vous venez d’annoncer que, si vous êtes élu président du PDCI, il y aura un candidat du PDCI en 2015. Vous annoncez donc un opposant au chef de l’État, Alassane Ouattara, pour la prochaine échéance présidentielle. Que va devenir le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) ?

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Notre alliance au sein du RHDP précise que chaque parti est libre de  présenter un candidat au premier tour.  Au deuxième tour, le jeu des alliances joue et on soutient le candidat le mieux placé. C’est l’accord qui nous lie. Pour le moment, cet accord n’a pas encore été modifié ni revu  dans son contenu. Maintenant, si on demande de présenter un candidat unique du RHDP lors de la prochaine présidentielle, il faudra et négocier pour savoir quel parti de notre alliance présentera le candidat. Mais, pour le moment, rien n’a changé. Donc, le PDCI aura un candidat à l’élection présidentielle de 2015.

Propos recueillis par Baudelaire Mieu, à Abidjan

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