Syrie : l’armée accusée d’attaques chimiques près de Damas, l’opposition parle de 1 300 morts
Plusieurs groupes d’opposition au président syrien, Bachar al-Assad, ont accusé, mercredi 21 août, l’armée syrienne d’avoir utilisé des agents chimiques dans une attaque visant des banlieues rebelles de Damas. L’opposition parle de 1 300 tués, sur son compte Twitter.
Mis à jour à 15h18
L’armée syrienne aurait procédé à une attaque au gaz neurotoxique, mercredi 21 août, contre des banlieues rebelles de Damas, selon plusieurs groupes d’opposants, qui évoquent le chiffre de 1 300 tués, sans qu’il ait pour l’instant été confirmé. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), parlait, il y a quelques heures, d’au moins 100 tués. Selon l’opposition, les roquettes, qui intégraient des agents chimiques, ont frappé les banlieues d’Ain Tarma, Zamalka et Djobar, dans l’est de la région de la Ghouta, près de la capitale.
"De nombreuses victimes sont arrivées avec leurs pupilles dilatées, des membres glacés et de la mousse dans leur bouche", explique pour sa part une infirmière d’un centre médical situé à une dizaine de kilomètres de Damas. "Les médecins ont dit que ce sont des symptômes typiques de victimes de gaz neurotoxique", a-t-elle ajouté.
Appels à une enquête internationale
Le gouvernement syrien a d’ores et déjà démenti ces accusations par la voix de sa télévision officielle, affirmant qu’elles avaient pour objectif de détourner l’attention de la mission d’enquêteurs des Nations Unies, arrivée dimanche à Damas. L’OSDH a de son côté demandé à cette même équipe de l’ONU et aux organisations internationales de visiter les zones frappées pour assurer l’arrivée d’aide humanitaire et "lancer une enquête afin de déterminer qui est responsable du bombardement et leur demander des comptes".
Le chef de l’opposition syrienne, Ahmad Jarba, a également réclamé une réunion urgente du Conseil de sécurité "pour assumer ses responsabilités face à ce massacre". Il a également appelé, sur les ondes de la chaîne satellitaire Al-Arabiya, la commission internationale qui enquête actuellement en Syrie sur l’utilisation d’armes chimiques dans le conflit "à se rendre sur le lieu des bombardements". La Ligue arabe, la France, par la voix de son président, François Hollande, et la Grande-Bretagne, se sont jointes à son appel.
Lors d’une conférence de presse à Istanbul, George Sabra, un dirigeant de l’opposition syrienne, a en outre estimé que ce carnage avait porté un coup de grâce aux efforts internationaux pour trouver une issue politique au conflit qui a fait plus de 100 000 morts depuis mars 2011.
Une mission de l’ONU pour rien ?
Les forces de Bachar Al-Assad et les insurgés s’accusent mutuellement d’avoir eu recours à des armes chimiques, et plusieurs pays occidentaux, dont la France, la Grande-Bretagne, qui a déclaré vouloir évoquer le sujet au Conseil de sécurité de l’ONU, et les États-Unis, sont parvenus à la conclusion que du gaz sarin avait été utilisé à plusieurs reprises.
Sur chacun des sites, les inspecteurs des Nations unies ont pour consigne de prélever des échantillons, de recueillir des témoignages de victimes et du personnel médical. Leur mandat se limite toutefois à déterminer la présence ou non d’armes chimiques dans les incidents recensés. Il ne prévoit pas de désigner les responsables.
(Avec agences)
Pour aller plus loin :
Opposition syrienne : guerre d’influence entre Qatar et Arabie Saoudite
Syrie : le grand malaise maghrébin
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