Tchad : un journaliste et un blogueur condamnés à trois ans de prison avec sursis
Accusés de complot contre le président Idriss Déby Into, le journaliste Éric Topona et le blogueur Jean Laokolé ont été condamnés, lundi 19 août, à trois ans de prison avec sursis par le tribunal de première instance de N’Djamena.
Le journaliste Éric Topona et le blogueur Jean Laokolé ont été condamnés, lundi 19 août, à trois ans de prison avec sursis par le tribunal de première instance de N’Djamena. Ils étaient accusés de "diffamation et complot d’atteinte à l’ordre public n’ayant pas abouti" pour avoir échangé des mails où ils projetaient d’appeler au soulèvement populaire.
Les deux prévenus contestent les faits. L’un des avocats de la Défense, Pierre Mialengar, a indiqué à la fin de l’audience son intention d’interjeter appel.
Ancien journaliste de la radio nationale et secrétaire général de l’Union des journalistes tchadiens (UJT), Éric Topona avait été emprisonné le 6 mai. Quelques jours avant son arrestation, au moins trois personnes avaient été tuées et plusieurs députés arrêtés dans le cadre d’un complot présumé que les autorités tchadiennes ont assuré avoir déjoué.
Trois journalistes toujours détenus
Jean-Étienne Laokolé, auteur, activiste, blogueur et travailleur humanitaire tchadien avait été incarcéré le 22 mars. Son père, Jean-Baptiste, est le secrétaire général adjoint du Parti pour les libertés et le développement (PLD, opposition). Le journaliste est également le neveu du principal opposant tchadien, Saleh Kebzabo, député et président de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR).
Trois autres journalistes, dont Avenir Moussey De la Tchire, directeur de publication du journal indépendant Abba Garde, sont toujours détenus. L’ONG Reporters sans frontières (RSF) a lancé une pétition réclamant leur libération. D’après RSF, ces trois journalistes "ne sont pas des comploteurs" mais "des acteurs de l’information indépendants ou proches de l’opposition qui assurent une couverture critique de la situation au Tchad".
Emprisonné depuis le 7 mai et toujours en attente de son jugement, Avenir Moussey De la Tchire est poursuivi pour "incitation à la haine et au soulèvement populaire" suite à la diffusion de plusieurs articles critiques sur le régime Déby.
(Avec AFP)
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