Le chef de Boko Haram « serait mort », annonce l’armée nigériane

Mis à jour à 9H45.

À en croire l’armée nigériane, la mort du chef de la secte islamiste nigérian Boko Haram, Abubakar Shekau, est "très probable". "Selon un rapport des services de renseignements, Abubakar Shekau, le chef des terroristes le plus redouté et le plus recherché, serait mort", a déclaré l’armée dans un communiqué, lundi 19 août. "Il est très probable que Shekau soit mort entre le 25 juillet et le 3 août", ajoute le texte.

Shekau, déclaré "terroriste international" par Washington, a été blessé par balle le 30 juin au cours d’un accrochage avec des militaires dans un camp de Boko Haram situé dans la forêt de Sambisa, dans le nord-est du Nigeria, poursuit le communiqué, signé du lieutenant-colonel Sagir Musa, porte-parole de la force spéciale qui opère dans le Nord-Est contre Boko Haram. Selon lui, il aurait été transporté clandestinement au Cameroun voisin pour y être soigné, et il y serait mort.

"Vous n’avez pas tué Shekau"

Cependant le porte-parole national de l’armée, le général Chris Olukolade, interrogé par l’AFP, a précisé que les forces de sécurité cherchaient encore à confirmer de manière définitive la mort de Shekau. "Nous sommes en contact avec nos hommes sur le terrain pour essayer d’avoir confirmation", a-t-il déclaré.

Dans une vidéo transmise à l’AFP le 12 août, Shekau revendiquait de récentes attaques meurtrières contre les forces de sécurité dans le nord-est du pays et affirmait être "en bonne santé". "Vous n’avez pas tué Shekau", lançait-il à l’adresse des forces armées. Mais la date d’enregistrement de ce film n’était pas précisée.

Selon l’armée, cette vidéo était un "faux". "La récente vidéo diffusée par le prétendu chef de la secte a été jouée par un imposteur pour tromper ses membres afin qu’ils poursuivent le terrorisme et pour duper les esprits crédules", affirme le communiqué.

Les États-Unis ont offert en mars une prime de 7 millions de dollars (5,3 millions d’euros) pour la tête de Shekau. Le 14 août, l’armée nigériane avait affirmé avoir tué le numéro 2 de Boko Haram, Momodu Bama, dans la ville de Bama, dans l’État de Borno.

Vaste offensive de l’armée

Depuis mai, l’armée nigériane mène une vaste offensive contre Boko Haram dans ses fiefs du Nord-Est où l’état d’urgence a été déclaré. Le groupe islamiste a néanmoins multiplié les attaques meurtrières, ciblant aussi bien les forces de sécurité que la population.

Abubakar Shekau, qui serait âgé de 44 ans, avait déjà été donné pour mort par la police en 2009 lors d’une précédente offensive d’ampleur des forces de sécurité nigérianes contre Boko Haram, qui avait abouti à la mort de son chef de l’époque, Mohammed Yousouf, capturé puis tué. Mais Shekau était réapparu plus tard dans une vidéo, ayant pris la tête de la rébellion.

Selon l’ONG Human Rights Watch, les violences de Boko Haram et leur répression souvent brutale ont fait 3 600 morts depuis 2009. Le groupe rejette tout dialogue avec le gouvernement et affirme combattre pour la création d’un EÉtat islamique dans le nord du Nigeria.

(Avec AFP)