Football : Bokila, une vie de voyageur
Il est né à Kinshasa, a passé une partie de son enfance aux Pays-Bas, s’est fait une petite réputation en Roumanie. Désormais sous contrat avec un club belge, qui pourrait le vendre en Allemagne, pour l’attaquant Jérémy Bokila, les voyages vont continuer…
Les footballeurs contemporains sont souvent obligés de devenir de vrais polyglottes. L’époque où les joueurs bâtissaient leur carrière dans deux ou trois clubs est révolue, et la tendance est depuis quelques années au mouvement perpétuel. Jérémy Bokila, qui n’a que 24 ans, parle couramment le français et le néerlandais, maîtrise l’anglais, possède quelques notions de roumain, et il n’est pas impossible qu’il soit à la veille de prendre ses premiers cours d’allemand, puisque le Fortuna Düsseldorf (Division 2) souhaite le faire venir en Rhénanie-du-Nord.
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Ce ne serait jamais que son cinquième pays de résidence, et la perspective le séduit. "Je suis né à Kinshasa, et à l’âge de huit ans, je suis venu aux Pays-Bas, et j’ai envie d’aller à Düsseldorf», explique Bokila, dont le père, Ndingi Mandjombolo, a longtemps joué à Herelbeke (Belgique). "J’y ai passé de nombreuses années. D’abord dans le petit club de Zelos, puis à Apeldoorn, où j’ai commencé à jouer avec les pros, en deuxième division néerlandaise. J’ai même un passeport néerlandais", explique l’attaquant, qui croyait que sa carrière allait vraiment décoller en 2010 lors de sa signature à Zulte-Waregem (Belgique). "Je venais de marquer 31 buts en trois saisons avec Apeldoorn, mais à Zulte, je n’ai pas eu beaucoup de temps de jeu la première année (deux buts). J’ai demandé à être prêté, et je suis retourné aux Pays-Bas, au Sparta Rotterdam (Division 2), où j’ai beaucoup joué et marqué (15 buts). Mais à mon retour en Belgique, j’ai compris qu’on ne croyait pas en moi, et j’ai de nouveau été prêté."
Les Léopards dans un coin de sa tête
La principale option qui se présente à lui est roumaine (Petrolul Ploiesti), et malgré les a priori d’une partie de son entourage, Bokila accepte cet exil en Europe centrale. "On me disait que le niveau du championnat n’était pas très élevé, que j’aurais du mal à m’adapter… Finalement tout s’est bien passé. Le niveau est plutôt bon, et je me suis retrouvé dans un effectif où il y avait des Français et des Africains francophones. En plus, j’ai marqué 16 buts, et on a remporté la Coupe de Roumanie." Mais son passage dans cette importante ville industrielle l’a placé au cœur d’un conflit juridique qui oppose Petrolul, qui assure avoir levé l’option d’achat, et Zulte-Waregem, certain d’être toujours propriétaire du joueur. "Je suis au milieu de tout ça, alors que je n’y suis pour rien. Ce n’est pas bon pour mon image, et j’aimerais que cela s’arrête", s’agace l’attaquant congolais, qui a multiplié les essais ces dernières semaines en Angleterre (Bolton, Crystal palace) et en France (Saint-Etienne), alors que Zulte-Waregem continue de lui régler son salaire. "En ce moment, je suis chez mon père aux Pays-Bas, où je me prépare seul. J‘espère être bientôt à Düsseldorf."
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Et Bokila, qui veut prouver qu’il est capable de s’imposer dans un championnat plus relevé que celui de Roumanie ou de Division 2 néerlandaise est aussi animé par l’ambition de retrouver la sélection nationale de la RDC, qu’il a brièvement fréquentée le 14 novembre dernier, lors d’un match amical perdu face au Burkina Faso (0-1) à El Jadida (Maroc). "Cela me plairait d’y retourner, ce qui me permettrait de revenir en RDC, où je n’ai pas remis les pieds depuis mon départ. Il va y avoir un nouveau sélectionneur dans les prochains mois (Claude Le Roy et la fédération se sont séparés à l’amiable en juin dernier, NDLR). Cela dépendra aussi de mes performances en club."
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