L’Afrique australe demande la levée des sanctions contre le Zimbabwe
Les dirigeants d’Afrique australe, réunis le 18 août au Malawi, ont appelé les Occidentaux à lever les sanctions contre le Zimbabwe. Une demande qui intervient après la validation par l’organisation sous-régionale de la réélection du président Robert Mugabe.
La Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) a demandé, le 18 août, "la levée de toutes les formes de sanctions jusqu’ici imposées au Zimbabwe" contre des entreprises ou des individus, à la clôture de son sommet annuel organisé à Lilongwe (Malawi).
"Je crois que le Zimbabwe mérite mieux, les Zimbabwéens ont assez souffert," a déclaré la toute nouvelle présidente de la SADC, la dirigeante du Malawi Joyce Banda. La SADC a loué le gouvernement du Zimbabwe "pour la manière pacifique dont ont été conduites les élections" et félicité Mugabe et son parti, la ZANU-PF, pour leur écrasante victoire.
Manifestant encore davantage leur soutien à Robert Mugabe, les dirigeants d’Afrique australe l’ont nommé président suppléant du groupe et ont décidé que le Zimbabwe accueillerait le prochain sommet de la SADC en juillet 2014.
Le président du Botswana, Ian Khama, dont le pays avait pourtant demandé un audit sur la régularité de la réélection de Mugabe, l’a rencontré en marge du sommet, selon des sources proches du sommet.
Le chemin semble donc balisé pour que l’homme fort d’Harare, 89 ans, prête serment, le jeudi 22 août, pour entamer son septième mandat. Robert Mugabe, le plus âgé des dirigeants africains, est arrivé au pouvoir à l’indépendance de son pays en 1980.
Déception
Même son principal rival, le Premier ministre Morgan Tsvangirai, a renoncé, le 16 août, à contester en justice la validité de l’élection, entachée selon lui de fraudes massives. Son parti a assuré que le procès aurait été de toute façon "une parodie de justice".
Des militants pour la démocratie au Zimbabwe, présents au sommet de Lilongwe, ont critiqué le fait que la SADC entérine ainsi la victoire de Mugabe. La SADC "a déçu les Zimbabwéens". "[Sa décision] tue les espoirs des gens de changer les choses à travers un processus électoral", a déclaré Thabani Nyoni, porte-parole de la Coalition crise au Zimbabwe qui regroupe 70 entités.
Joyce Banda, la présidente du Malawi, a tenté de rassurer sur le fait que la SADC attendait les rapports de ses observateurs et de l’Union africaine avant de pouvoir déclarer l’élection honnête et crédible.
Aucun observateur occidental n’avait été autorisé sur le terrain pour ces élections générales. À l’issue du scrutin, l’Union européenne a relevé toutefois "des irrégularités présumées", "la participation incomplète, ainsi que des faiblesses identifiées dans le processus électoral et le manque de transparence".
(Avec AFP)
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