Le Kenya s’apprête à émettre un eurobond de 1,5 milliard de dollars
Le Kenya s’apprête à émettre un eurobond de 1,5 milliard de dollars. Un montant record pour une première émission sur le marché obligataire international pour un pays africain.
Le Kenya prévoit de lever 1,5 milliard de dollars sur le marché obligataire international, un record pour une première émission en Afrique subsaharienne. Alors que les investisseurs sont à la recherche de rendements, plusieurs pays africains se sont lancés sur les marchés obligataires internationaux. Jusque-là le record était détenu par le Gabon, qui avait émis un eurobond d’un millard de dollars en 2007. Au total, les pays d’Afrique subsaharienne ont émis pour 6,2 milliards de dollars d’eurobonds en 2013, soit trois fois plus qu’en 2011, selon la base de données Dealogic.
La tendance s’étend désormais à l’Afrique de l’Est, avec le Kenya et la Tanzanie, qui a récemment annoncé vouloir lever 1 milliard de dollars. Jusqu’à présent, seul le Rwanda avait sollicité le marché obligataire international dans cette région, levant 400 millions de dollars en avril 2013, une émission qui a attiré trois milliards de dollars de souscriptions.
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Les marchés émergents dans la tourmente
Les marchés subsahariens ont jusque-là résisté à la crise qui sévit en ce moment dans les marchés émergents comme le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Indonésie et l’Inde, qui voient leurs capitaux fuir alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) s’apprête à cesser ses rachats massifs de bons du trésor (politique dite de quantitative easing). Cette politique, couplée à des taux d’intérêts très bas, avait poussé les investisseurs à chercher les rendements en dehors des États-Unis.
Mais les taux d’intérêts pour les obligations libellées en dollars commencent à augmenter. En 2012, la Zambie empruntait à 5,6 %. Cette année, le Nigeria et le Ghana ont emprunté à 6,6 et 7,85 %. Selon les investisseurs, le Kenya et la Tanzanie devraient payer entre 7 et 8 % d’intérêts. Cependant, le gouverneur de la Banque centrale du Kenya, Njuguna Ndung’u, est confiant et affirme que les taux d’intérêt seront bas et que les investisseurs attendent l’émission obligataire kényane quelle que soit la politique de la Fed.
David Cowan, économiste pour l’Afrique chez Citigroup, cité par le quotidien britannique Financial Times, affirme que les pays de l’Afrique de l’Est pourraient bénéficier de l’intérêt des investisseurs à diversifier leur exposition, actuellement concentrée sur des pays tels que le Nigeria, le Ghana et le Gabon.
Mauvais timing ?
Accusé d’avoir orchestré les violences ethniques qui ont fait suite aux élections de 2007, le président Uhuru Kenyatta doit comparaître en justice à La Haye pour crime contre l’humanité à partir du 12 novembre. Un élémént qui pourrait décourager les investisseurs. Pour Njuguna Ndung’u, cité par le Financial Times, le procès « sera l’occasion de montrer que [le Kenya] est un pays crédible et que [ses] dirigeants sont prêts à se défendre sur la scène internationale ».
Cet emprunt obligataire était prévu depuis plusieurs années pour un montant initial de 500 millions de dollars mais a été repoussé à plusieurs reprises à cause des violences postélectorales de 2007 et de la crise financière internationale.
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