« Vendredi de la colère » : l’Égypte endeuillée par une nouvelle journée de violences

Les partisans de Mohamed Morsi ont défilé à travers le pays pour protester contre la dispersion sanglante de leurs rassemblements du mercredi 14 août. Ce « vendredi de la colère » aura une nouvelle fois été marquée par la violence et une sévère répression des autorités égyptiennes.

Des manifestants pro-Morsi à Alexandrie en Egypte, le 16 août 2013 © AFP

Des manifestants pro-Morsi à Alexandrie en Egypte, le 16 août 2013 © AFP

Publié le 16 août 2013 Lecture : 4 minutes.

18 h 57 : 24 policiers égyptiens ont été tués à travers le pays depuis hier soir, selon un responsable des services de sécurité, ce qui porte à 67 le nombre de policiers morts dans les affrontements entre les pro-Morsi et l’armée.

18 h 45 : Sur la version anglaise du site officiel des Frères musulmans, ces derniers avaient appelé, ce matin, à manifester pacifiquement. "En dépit de notre profond chagrin suite au massacre du 14 août et aux autres commis depuis le coup d’Etat sanglant, les crimes du régime putschiste ont seulement renforcé notre ferme intention de le rejeter. Nous nous devons de renverser ce régime illégitime. C’est une obligation islamique, nationale, morale et humaine dont nous ne nous détournerons pas jusqu’à ce que la justice et la liberté triomphent  et que nous mettions fin à la répression. Notre révolution est pacifique et nous allons continuer à mobiliser les gens pour qu’ils manifestent sans recourir à la violence."

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18 h 35 : Au moins 39 morts ont été signalés dans deux mosquées du Caire, selon un correspondant de l’AFP.

18 h 17 : Selon plusieurs témoins interrogés par l’AFP, plus de vingt cadavres ont été trouvés dans une morgue improvisée d’une mosquée du centre du Caire.

18 h 03 : Selon les services de sécurité, le nombre de victimes des affrontements de ce "vendredi de la colère" s’élèverait à près de 50 morts dans la seule ville du Caire.

17 h 33 – Le roi Abdallah d’Arabie saoudite vient d’annoncer son soutien au pouvoir égyptien "face au terrorisme" et mis en garde contre les "ingérences" dans le pays. Jeudi 15 août, le ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis avait affirmé "comprendre les mesures souveraines prises par le gouvernement égyptien après avoir observé un maximum de retenue ces derniers temps". De son côté, le royaume de Bahreïn a considéré que "les mesures prises en Égypte pour rétablir l’ordre répondent à une demande des citoyens que l’État a le devoir de protéger".

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17 h 25 – La chancelière allemande Angela Merkel vient d’annoncer que le gouvernement fédéral allait réexaminer ses relations avec l’Égypte, compte tenu de l’évolution de la situation dans le pays.

17 h 01 – Cinq personnes ont été tuées dans des affrontements dans le Fayoum, au sud du Caire. 70 personnes seraient blessées, selon une source médicale citée par l’agence Reuters.

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16 h 33 – Le ministère de la Santé a établi un bilan provisoire des victimes de ce vendredi. 12 personnes auraient été tuées dont quatre à Ismaïlia et huit à Damiette (dans le nord du pays). Il n’a pas précisé, pour le moment, s’il s’agissait de manifestants ou de membres de forces de l’ordre.

16 h 26 – En réponse à la condamnation turque de la répression sanglante des manifestations de soutien au président déchu Mohamed Morsi, l’Égypte vient d’annoncer qu’elle annulait ses manœuvres navales avec la Turquie. Cette dernière a rappelé son ambassadeur au Caire qui en a fait de même à Ankara. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a appelé à une réunion urgente du Conseil de sécurité de l’ONU.

16 h 16 – Une coalition pro-Morsi, l’Alliance contre le "coup d’État", a fait état d’au moins 25 personnes tuées sur la seule place Ramsès, dans le centre du Caire.

15 h 58 – Plusieurs centaines de partisans de Mohamed Morsi manifestent à Khartoum, la capitale soudanaise, et dans les principales villes du Pakistan pour protester contre la répression sanglante du 14 août.

15 h 53 – D’après les agences Reuters et AFP, les manifestations de ce "vendredi de la colère" ont causé la mort de 17 personnes.

15 h 48 – Le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel appellent à une "concertation urgente au niveau européen".

15 h 29 – Les manifestations de protestation des islamistes contre le massacre de plus de 600 personnes, survenu ce mercredi 14 août, ont commencé au Caire et dans le reste de l’Égypte. Les partisans de Mohamed Morsi ont appelé à un "vendredi de la colère" suite à la dispersion sanglante des rassemblements en faveur du président destitué. Dans la capitale, des milliers de partisans marchaient vers le centre de la ville en criant "À bas le régime militaire".

De son côté, l’armée égyptienne a déployé des blindés aux points névralgiques du Caire, bloquant ainsi les principaux accès de la ville. Elle a également donné l’autorisation aux policiers et aux soldats d’ouvrir le feu sur quiconque prendrait pour cible les institutions publiques ou la police et ce, malgré les condamnations de la communauté internationale.

À Tanta, dans le nord du pays, les policiers ont tiré à la chevrotine et des grenades lacrymogènes sur des manifestants islamistes. À Ismaïlia, dans le nord de l’Égypte, au moins quatre manifestants ont été tués par balles par l’armée, selon des responsables de la sécurité. Un policier a péri dans l’attaque d’un poste de contrôle par des inconnus armés.

Dans la capitale, des télévisions égyptiennes ont montré des hommes tirer au fusil d’assaut Kalachnikov depuis un pont de la ville mais il était impossible de savoir s’il s’agissait de manifestants ou de policiers en civil, présents dans toute la ville aux côtés des soldats.

Le bilan des morts, établi à 578 victimes par le ministère de la Santé ce mercredi, risque de s’alourdir en ce "vendredi de la colère".

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