L’Afrique du Sud commémore le drame de Marikana

Les commémorations du drame de Marikana ont lieu ce vendredi 16 août. Il y a un an, 34 personnes avaient trouvé la mort après une fusillade policière devant la mine de platine exploitée par le groupe britannique Lonmin, à une centaine de kilomètres au nord de Johannesburg.

Un mineur (c) du site de Marikina, le 9 juillet 2013. © AFP

Un mineur (c) du site de Marikina, le 9 juillet 2013. © AFP

Publié le 16 août 2013 Lecture : 2 minutes.

C’était il y a tout juste un an. Ce 16 août 2012, la police sud-africaine, débordée par des grévistes hostiles, ouvrait le feu devant la mine de platine de Marikana, exploitée par le groupe britannique Lonmin, à une centaine de kilomètres au nord de Johannesburg. Une fusillade policière qui entrainera la mort de 34 personnes et fera 78 blessés.

L’Afrique du Sud commémore, vendredi 16 août, ce massacre sans précédent dans la jeune démocratie sud-africaine, qui avait provoqué un traumatisme au sein de la population. Amcu, le syndicat à l’origine de la grève et désormais majoritaire sur le site, organise avec les églises locales une cérémonie pour rendre hommage aux victimes et à leurs familles.

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Après les traditionnels moments culturel et religieux, le temps fort de la journée sera une minute de silence peu après 14 heures (GMT), à l’heure même où les forces de l’ordre avaient commencé à tirer sur les mineurs.

Le président sud-africain, dont la présence n’a pas été annoncée aux commémorations, a invité ses concitoyens à faire de cette journée un moment de réflexion. "Nous devons aussi être déterminés à faire tout notre possible pour éviter que de tels événements ne se reproduisent", a déclaré Jacob Zuma dans un communiqué publié mercredi.

À Marikana, les poèmes, prières et discours devraient appeler au retour de la paix et à l’arrêt des violences.

Tensions syndicales

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Mais ces commémorations auront lieu sur fond de conflits syndicaux meurtriers. Le syndicat national des mineurs (NUM), proche du parti au pouvoir mais en perte de vitesse, s’oppose au syndicat radical Amcu, reconnu majoritaire cette semaine par la direction de Lonmin. Cette rivalité syndicale ne cesse d’endeuiller la région. Les assassinats, suicides et intimidations se sont succédés jusqu’à ce début de semaine avec l’exécution sommaire, devant sa maison, d’une militante de NUM.

Le syndicat a même rejeté l’invitation de son rival de l’Amcu à le rejoindre sur scène vendredi pour les commémorations. "Les bonnes intentions du président d’Amcu sont salies par l’accord signé avec la direction, qui lui donne tous les pouvoirs, et par sa mainmise totale sur l’organisation de la cérémonie", a affirmé le NUM pour expliquer sa décision.

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À ces tensions syndicales s’ajoute l’absence de résultats des travaux de la commission d’enquête, lancée par le président pour faire la lumière sur le drame. "Nous ne savons toujours pas précisément ce qui s’est passé à Marikana, la commission n’a pas rendu ses conclusions, nous ne sommes pas prêts de pouvoir déterminer qui est responsable de la mort des 34 mineurs", souligne l’analyste politique Eusebius McKaiser.

Pour Noel Kututwa, le directeur adjoint du département Afrique d’Amnesty International, "les conséquences à long terme en termes de respect des droits de l’homme en Afrique du Sud seront sérieuses en cas d’échec des autorités" à identifier les coupables.

Dans un communiqué publié jeudi soir, la police sud-africaine "a appelé tous les dirigeants à faire des déclarations responsables, qui n’incitent pas à la violence, afin de ne pas détériorer une situation déjà difficile".

(Avec AFP)

 

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