Sucre : les projets nigérians menacent l’équilibre régional

Alors que le cours du sucre est en chute libre depuis deux ans, que le marché est en surproduction, Edward George, directeur de la recherche sur les matières premières agricoles, analyse pour Jeune Afrique l’évolution du secteur en Afrique.

Edward George, Ecobank.

Edward George, Ecobank.

edward George

Publié le 26 juillet 2013 Lecture : 1 minute.

« En chute libre depuis deux ans, le cours du sucre est victime de la surproduction du secteur à l’échelle de la planète. Le surplus devrait atteindre 4 millions de tonnes en 2013. Il est principalement alimenté par le Brésil, qui domine le marché mondial. Le risque est de voir le prix encore chuter, comme ce fut le cas en 2010. Cela pose un véritable problème à l’ensemble des producteurs, car le cours est passé sous leur coût de revient, y compris dans les grandes plantations brésiliennes où il est pourtant le plus bas (environ 0,18 dollar la livre). En conséquence, on peut s’attendre à des phénomènes de concentration, avec la disparition de nombreux acteurs. On parle par exemple de 60 sucreries menacées au Brésil, mais l’Asie et l’Afrique sont aussi concernées.

sucre info0px solid #000000; float: right;" />Filière d’avenir

la suite après cette publicité

Compte tenu du niveau des échanges, les producteurs consacrent une partie croissante de leur sucre au marché plus lucratif de l’éthanol. Au Brésil, cette filière a absorbé 58,1 % de la production cette année, contre 54,4 % l’an dernier. En Afrique de l’Ouest, le Nigeria pourrait menacer l’équilibre régional. Après s’être doté de la plus grande raffinerie au monde, le pays entend interdire les importations de sucre brut pour développer ses propres plantations. Parallèlement, le sucre brésilien devrait dans les prochaines années venir inonder d’autres marchés, notamment la Côte d’Ivoire et le Sénégal, où les stocks sont déjà importants. Des groupes comme Mimran, Sucaf ou Sucrivoire pourraient être les grands perdants de cette nouvelle donne. Mais à plus long terme, compte tenu du déficit de production régionale, de la croissance démographique et du niveau très bas de consommation, l’industrie sucrière reste une filière d’avenir. »

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires