Rached Ghannouchi : pas de démission du gouvernement, pas de dissolution de l’ANC
Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste au pouvoir, a exclu, jeudi 15 août, une démission du gouvernement tunisien et a rejeté la dissolution de la Constituante, qualifiant « d’anarchistes » ces revendications de l’opposition. Cette dernière ne décolère pas depuis l’assassinat de Mohamed Brahmi, il y a trois semaines.
Rached Ghannouchi, le chef d’Ennahdha, a une nouvelle fois rejeté les appels du Front de salut national, la coalition qui rassemble plusieurs partis d’opposition et manifeste depuis trois semaines pour réclamer la mise en place d’un gouvernement de technocrates.
"Ennahda refuse le gouvernement proposé par le Front de salut national, ce serait un danger pour le pays, le pousserait vers le vide, l’anarchie et achèverait l’expérience démocratique en Tunisie", a déclaré Ghannouchi, le 15 août, lors d’une conférence de presse.
"Il y a un quasi-consensus pour le maintien de l’Assemblée nationale constituante (ANC). Les appels anarchistes à sa dissolution sont devenus minoritaires", a-t-il ajouté.
Il a ensuite proposé une nouvelle fois des négociations pour élargir le gouvernement actuel à d’autres partis et former un cabinet "d’union nationale".
Il a aussi rappelé le calendrier défendu par son parti, qui prévoit la fin des travaux de la Constituante le 23 octobre, soit deux ans après son élection et avec un an de retard.
"Dans les démocraties, les gouvernements ne tombent pas à cause de sit-ins ou de manifestations mais à l’issue d’élections ou d’un retrait de confiance par le parlement", a également déclaré le chef d’Ennahdha.
Des négociations qui patinent
Il a par ailleurs indiqué que des pourparlers avec le puissant syndicat UGTT doivent reprendre lundi, après une première réunion en début de semaine qui n’a permis aucune avancée. Le syndicat milite jusqu’à présent pour un gouvernement de technocrates et le maintien de l’ANC.
La coalition d’opposition a rejeté l’ensemble des propositions des islamistes, jugeant qu’un dialogue ne pouvait débuter qu’avec la mise en place d’un gouvernement formé de personnalités indépendantes.
L’opposition est parvenue à mobiliser à deux reprises des dizaines de milliers de personnes à Tunis les 6 et 13 août, mais la participation aux manifestations quotidiennes devant l’ANC s’est largement réduite depuis la fin du ramadan, le 7 août.
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Le livre « Algérie juive » soulève une tempête dans le pays
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- Maroc-Algérie : que contiennent les archives sur la frontière promises par Macron ?
- En Algérie, le ministre Ali Aoun affaibli après l’arrestation de son fils pour cor...