Des soldats de l’Union africaine accusés de viol collectif en Somalie
Des soldats de la mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom) sont accusés d’avoir violé une Somalienne début août à Mogadiscio. Les responsables ont annoncé, le 15 août, l’ouverture d’une enquête sur cette affaire qui choque l’opinion.
La Force de l’Union africaine en Somalie (Amisom) a annoncé, jeudi 15 août, l’ouverture d’une enquête sur une accusation de viol en réunion d’une Somalienne par certains de ses soldats.
La victime aurait été enlevée, droguée et violée à plusieurs reprises début août à Maslah, dans la banlieue nord de Mogadiscio par des soldats de l’Amisom et des soldats somaliens.
"L’Amisom est au courant des accusations portées contre ses soldats", a indiqué la Force africaine dans un communiqué, le 15 août.
Une équipe a été mise sur pied "pour enquêter sur cette affaire et des mesures appropriées seront prises une fois les faits établis", poursuit la Mission de l’UA en Somalie.
Le contingent d’origine des soldats présumés impliqués n’a pas été révélé.
L’affaire, qui choque profondément la population et qui a été largement couverte ces derniers jours par les médias à Mogadiscio, pourrait ternir sérieusement la réputation de l’Amisom si elle se révèle fondée
Elle pourrait être utilisée à leur profit par les shebab, qui ont perdu la quasi-totalité de leurs bastions du centre et du sud de la Somalie depuis qu’ils ont été chassés de Mogadiscio par la force africaine en août 2011.
L’Amisom, déployée depuis 2007 en Somalie pour combattre une insurrection islamiste dans ce pays privé de véritable autorité centrale depuis plus de 20 ans, compte 17 700 soldats, issus de contingents de cinq pays: Burundi, Djibouti, Kenya, Sierra Leone et Ouganda.
Son "armée nationale", agrégat hétéroclite de miliciens, a déjà été accusée à plusieurs reprises d’abus contre des femmes, y compris des viols.
L’élection d’un nouveau président, prévue en septembre, a suscité l’espoir de doter enfin la Somalie d’un véritable gouvernement, mais celui-ci peine à asseoir son autorité au-delà de la capitale.
En février, une femme se disant victime de viol par des soldats somaliens et un journaliste à qui elle s’était confiée avaient été condamnée à de la prison ferme pour "outrages aux institutions", suscitant une réprobation internationale et l’embarras des autorités somaliennes. Leurs condamnations avaient ensuite été annulées par la justice somalienne.
(Avec AFP)
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