Marseille : pour Khalifa, c’est la ligue 1 française avant tout

Après plusieurs semaines d’incertitudes, l’attaquant international tunisien Saber Khlifa (26 ans) a finalement rejoint Marseille. L’ancien joueur d’Evian-Thonon-Gaillard souhaitait absolument poursuivre sa carrière en Ligue 1. Alors qu’il aurait pu, dès samedi 17 août, affronter son ancien club, il devra patienter avant de faire ses débuts avec sa nouvelle équipe.  

Le joueur tunisien Saber Khalifa. © AFP

Le joueur tunisien Saber Khalifa. © AFP

Alexis Billebault

Publié le 17 août 2013 Lecture : 3 minutes.

Saber Khalifa est un homme patient ou un peu lunaire, et peut-être même les deux à la fois. Depuis juin, date où il a posé le pied en France, son nom était orthographié "Khlifa" – aussi bien sur les feuilles de match, que sur le site de la Ligue de football professionnel (LFP) et dans les médias auxquels le Gabésien accordait des interviews – sans que cela ne le fasse réagir. Pourtant, le mardi 13 août, sur le site de l’OM, le Tunisien a précisé qu’il s’appelait Khalifa, comme cela est écrit sur son passeport, et qu’il ignorait pourquoi pendant deux saisons, le "a" avait disparu.

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Nabil Maâloul, lui, avait des préoccupations beaucoup plus terre-à-terre, à force de voir la situation du joueur tarder à se débloquer. "Même si je n’avais pas prévu de le retenir pour le match amical face au Congo à Radès (14 août), car il est suspendu pour celui contre le Cap Vert (7 septembre, en qualifications pour la Coupe du Monde 2014), cela m’interpellait de savoir qu’un des joueurs les plus importants de la sélection ne jouait pas et s’entraînait seul avec un préparateur physique à Gabès (Khalifa, sous contrat avec Evian-Thonon-Gaillard jusqu’au 30 juin 2014, avait séché la reprise de l’entraînement, à cause de problèmes de visa pour lui et son jeune fils, préférant rester dans son pays, NDLR)", explique le sélectionneur des Aigles de Carthage. "Car si nous éliminons les Cap-verdiens, nous aurons un barrage important à jouer en octobre. Et j’aurai besoin d’un Khalifa au meilleur de sa forme."

Des ponts d’or dans le Golfe

Depuis qu’il avait reçu un bon de sortie des dirigeants d’Evian-Thonon-Gaillard au printemps dernier, Khalifa (13 buts en Ligue 1 la saison dernière) était l’objet de multiples sollicitations. "En plus d’éveiller l’intérêt de clubs anglais, il a reçu des offres venant de Russie, de Chine, et de plusieurs pays du Golfe persique. Des endroits où il aurait pu gagner beaucoup d’argent", raconte Stéphane Canard, son agent. "Mais sa volonté était de rester en France et Marseille fut un des premiers clubs français à se renseigner sur Khalifa (avec Lyon, Rennes, Lille, Sochaux et Montpellier, NDLR), explique Canard. Vincent Labrune, le président de l’OM, m’avait alors dit qu’il reprendrait contact début août. Les dirigeants d’Evian étaient d’ailleurs devenus plus gourmands après la belle fin de saison du joueur."

C’était à une époque où Khalifa était annoncé quasi-partant à Montpellier pour 2 millions d’euros. "Ce club était très intéressé par se venue. Mais le dossier n’a pas avancé, Marseille s’est positionné, et a obtenu sa signature pour quatre ans", ajoute Canard, alors que le joueur touchera à l’OM un salaire nettement supérieur à celui qu’il percevait en Haute-Savoie, où il était arrivé en juin 2011, près de six mois après y avoir signé son contrat.

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Maâloul : "Il va devoir gagner sa place"

Reste désormais à savoir quand Khalifa, un des rares joueurs tunisiens à évoluer à Marseille, après Lahzami Temime (1979-1981) et Mehdi Ben Slimane (1996-1997), aura retrouvé son niveau de forme optimal. Et s’il saura accepter une concurrence plus forte que celle qu’il a connue à Evian-Thonon-Gaillard.

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"Saber, qui est quelqu’un de solide, a connu des épisodes difficiles dans son parcours.", rappelle Maâloul. Notamment quand en un soir d’avril 2010, il est agressé physiquement par un dirigeant de l’Espérance de Tunis qui lui reproche d’avoir marqué un but avec Hammam-Lif, où le club de la capitale l’a prêté. Avec les Sang et Or, qu’il retrouve en juillet de la même année, la relation atteindra même le point de non-retour au début de l’année 2011. Furieux d’apprendre la signature de Khalifa à Evian-Thonon-Gaillard en janvier 2011, ses employeurs le prêtent à Al-Ahly Benghazi (Libye), il ne joue que deux matches avant d’être rapatrié pour cause de révolution libyenne. Et l’attaquant finira la saison en se contentant d’entraînements avec deux de ses anciens clubs (Gabès et Hammam-Lif). "Je pense qu’il lui faudra un peu de temps avant d’être au meilleur de sa forme", reprend Maâloul, en se projetant sur l’éventuel barrage d’octobre, qui pourrait ouvrir les portes de la Coupe du monde à la Tunisie. "À Marseille, la pression est énorme, le public exigeant, et Khalifa va devoir gagner sa place, car il a des concurrents en attaque. Il a les qualités pour y arriver. C’est un joueur qui a besoin de jouer. Cela le met en confiance et le rend euphorique. Partout où il a évolué, Saber était le plus souvent titulaire." À Marseille, où Elie Baup ne l’a pas retenu pour affronter Evian-TG samedi,  il faudra patienter un peu avant de savoir si cela sera aussi le cas.

 

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