Platine : le marché est très volatil

Que va devenir le cours du platine alors que les mines sud-africaines, dont plusieurs ne sont pas rentables, risquent de cesser leur activité ? Jeremy Coombes, responsable du marketing chez Johnson Matthey, livre son analyse à « Jeune Afrique ».

Jeremy Coombes, Johnson Matthey

Jeremy Coombes, Johnson Matthey

Publié le 28 août 2013 Lecture : 1 minute.

« Le 26 juin, le cours du platine est descendu à 1 300 dollars l’once, son plus bas historique depuis près de quatre ans. Puis le cours est reparti à la hausse, pour atteindre 1 500 dollars l’once, soit une augmentation de 15 %. Le début des négociations salariales annuelles dans l’industrie minière sud-africaine n’est pas étranger à cette reprise. En effet, les investisseurs s’inquiètent de ce que les mines sud-africaines, dont 40 % ne gagnent pas assez d’argent pour soutenir durablement leur production, ne soient amenées à cesser leur activité, même temporairement.

platine infoMarché liquide, mais très volatile

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Ils gardent en tête les troubles de 2012, qui ont provoqué une chute de 16 % de l’offre sud-africaine (près des trois quarts de l’offre mondiale de platine). Actuellement, toutefois, les variations du cours du platine sont davantage dues à l’environnement macroéconomique qu’au jeu de l’offre et de la demande. Le marché, bien que liquide, est très volatil : le prix du platine, tout comme celui de l’or, est lié au dollar, et la décision attendue de la Réserve fédérale des États-Unis (Fed) de mettre progressivement fin à sa politique monétaire accommodante à partir de septembre devrait peser sur les cours.

Mais il faut savoir que, dès que les prix chutent, la Chine, qui a représenté près de 29 % de la demande en 2012, se met à acheter massivement pour alimenter son industrie joaillière. Et l’Europe (24 % de la demande), très consommatrice de platine pour son industrie automobile, pourrait à nouveau soutenir les cours si la crise qui frappe le secteur se termine. À plus long terme, les miniers sud-africains parient sur une augmentation. En attendant, ils essaient de réduire leurs coûts au maximum, malgré les difficultés politiques que cela peut présenter. Après de longs mois de négociations, Amplats, le numéro un mondial, vient d’annoncer qu’il supprimerait 6 900 emplois à partir de septembre. » 

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