RDC : appel international à la création d’un tribunal pénal international

Faut-il créer un tribunal pénal international pour la RDC ? Début août, 52 personnalités féminines s’y sont déclarées favorables, afin que soient jugés les crimes commis entre 1993 et 2003 dans l’est de la RDC et répertoriés dans le « rapport mapping » de l’ONU, paru en 2010. Les anciennes ministres françaises, Roselyne Bachelot et Rama Yade font notamment partie des signataires.

Des femmes de Nakiele, au Sud-Kivu, qui affirment avoir été violées par des soldats congolais. © AFP

Des femmes de Nakiele, au Sud-Kivu, qui affirment avoir été violées par des soldats congolais. © AFP

Publié le 12 août 2013 Lecture : 2 minutes.

"Ne pas ouvrir de Tribunal pénal international pour la RDC serait une discrimination à l’égard de la femme congolaise, un déni de justice internationale ainsi qu’un encouragement à commettre le ‘génocide’ ou ‘fémicide’. Car en effet, après publication du ‘rapport mapping’ et la multitude de rapports sur la situation de ces femmes, nul n’est plus fondé à prétendre n’avoir rien vu, rien su, ni rien entendu". 

Début août, 52 personnalités féminines ont apporté leur soutien à l’initiative de l’avocat congolais Hamuly Rély, auteur d’une déclaration réclamant l’ouverture d’un TPI afin de juger les crimes répertoriés dans le rapport de l’ONU, commis en RDC entre 1993 et 2003. Parmi ces personnalités figurent notamment les anciennes ministres françaises, Rama Yade et Roselyne Bachelot, ainsi que la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt.

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"Un tel tribunal pourrait décourager ceux qui veulent faire du mal"

"Tout doit être fait pour faire connaître et dénoncer ces abominations, ces crimes monstrueux perpétrés contre les femmes en RDC", a également indiqué à l’AFP Françoise Héritier, professeure d’anthropologie émérite au Collège de France, autre signataire de la déclaration, adressée au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon, aux présidents français François Hollande et américain Barack Obama et à la présidente de la commission de l’Union africaine Nkosazana Dlamini-Zuma notamment.

Cet appel aurait reçu, selon le site hébergeant la pétition (change.org/fr), le soutien du célèbre gynécologue congolais, et prétendant au prix Nobel de la Paix, Denis Mukwege, qui avait également reçu la première dame de France, Valérie Trierweiler, et la ministre déléguée à la Francophonie, Yamina Benguigui, début juillet 2013. Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a pour sa part déclaré, lundi 12 août, que ce genre de juridiction était "nécessaire pour mettre fin aux crises récurrentes dans l’est de la RDC".

"Il faudrait que tous les partis politiques, la société civile et les communautés locales s’engagent, que tout le monde s’investisse avec l’accompagnement de la communauté internationale, sinon je crains que tout ne soit bâclé", a enfin expliqué Angélique Kipu, présidente de la Ligue pour le droit de la femme congolaise, "or un tel tribunal pourrait vraiment décourager ceux qui veulent faire du mal".

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(Avec AFP)
 

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