Égypte : des jihadistes affirment que la frappe dans le Sinaï était israélienne
Un groupe jihadiste a affirmé samedi que c’est un drone israélien qui a tué quatre de ses combattants s’apprêtant à tirer des roquettes sur Israël vendredi dans le Sinaï égyptien, ce que dément l’armée égyptienne.
Ansar Beit al-Maqdess, un groupe qui dit s’inspirer d’Al-Qaïda et revendique régulièrement des attaques contre l’État hébreu, a en outre assuré sur un forum jihadiste que l’attaque israélienne avait été préparée en coordination avec l’armée égyptienne. Il a juré d’intensifier sa campagne de tirs de roquettes.
Ces tirs visant Israël depuis le Sinaï égyptien frontalier sont relativement fréquents.
Il n’y a pas la moindre trace de vérité en ce qui concerne des frappes israéliennes à l’intérieur du territoire égyptien, et les affirmations sur une coordination entre Égyptiens et Israéliens dans ce domaine sont absolument sans fondement, avait assuré dès vendredi soir le colonel Ahmed Aly, porte-parole de l’armée égyptienne.
Samedi, des responsables de la sécurité au Caire ont aussi affirmé à l’AFP que c’est l’armée égyptienne qui a abattu la veille ces combattants islamistes et qu’elle agissait dans le cadre d’une intensification de leur campagne visant les groupes jihadistes dans le Sinaï.
Des témoins ont assuré à l’AFP avoir vu des hélicoptères de l’armée égyptienne survolant le site juste après avoir entendu deux puissantes explosions dans la zone de Al-Ojra, dans la péninsule du Sinaï, à trois kilomètres de la frontière israélienne.
Jeudi, Israël avait fermé quelques heures l’aéroport de la station balnéaire d’Eilat, située juste à la frontière avec le Sinaï sur la mer Rouge, pour des raisons de sécurité.
Israël a déployé en juillet une batterie anti-missiles Iron Dome à Eilat.
Les médias israéliens avaient alors expliqué que ce déploiement visait à protéger la station balnéaire, où la saison touristique bat son plein, d’éventuels tirs liés aux opérations de l’armée égyptienne dans le Sinaï.
Eilat a été la cible dans le passé de roquettes tirées d’Égypte. La dernière attaque remonte au 4 juillet.
L’Égypte, plongée dans une grave crise politique, a déployé en juillet des forces supplémentaires dans le Sinaï pour lutter contre les groupes radicaux armés qui y ont multiplié les attaques, essentiellement contre les forces de l’ordre, depuis la destitution par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet.
Mercredi, l’armée égyptienne a annoncé y avoir tué 60 terroristes en un mois.
La péninsule du Sinaï est majoritairement peuplée de bédouins aux relations depuis longtemps difficiles avec le pouvoir central, et des groupes islamistes radicaux en ont fait une base arrière.
(AFP)
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