« Go Home » : la campagne anti-immigration britannique dérange

La dernière campagne anti-immigration du gouvernement du Royaume-Uni a provoqué un tollé auprès de la population et divisé la coalition au pouvoir. L’Autorité de régulation de la publicité britannique vient d’ouvrir une enquête sur ces publicités à caractère xénophobe.

La campagne publicitaire du gouvernement britannique adressée aux immigrés clandestins. © AFP

La campagne publicitaire du gouvernement britannique adressée aux immigrés clandestins. © AFP

Publié le 9 août 2013 Lecture : 2 minutes.

 « Envoyez HOME au 78070 » Ce n’est ni aux téléspectateurs de jeux télévisés ni aux personnes en quête d’âme sœur que ce message s’adresse mais aux immigrés clandestins britanniques.

Le mois dernier, le ministre de l’Intérieur a suscité la polémique en placardant sur des vans une large publicité au slogan offensif : « Go home or face arrest » (« Rentrez chez vous ou courez le risque de vous faire arrêter »).

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Les camionnettes, rapidement baptisées « racist vans » par leurs détracteurs, ont traversé des quartiers londoniens pendant une semaine avant que l’Autorité de régulation de la publicité britannique n’ouvre une enquête. Depuis, une soixantaine de plaintes ont été enregistrées.

La campagne n’a pas tardé à susciter la polémique au sein de la population britannique, qui a craint le regain de tensions interraciales. Elle a également divisé la coalition au pouvoir. Vince Cable, membre du parti libéral démocrate, a montré son hostilité en qualifiant cette campagne de « stupide et insultante » tandis que l’opposition travailliste a considéré cette initiative gouvernementale « ridicule ».

Une politique anti-immigration affirmée

Depuis quelques mois, le Premier ministre conservateur, David Cameron, réaffirme avec vigueur les principes de sa politique anti-immigration. Désormais, les étrangers en provenance du Nigeria, de l’Inde, du Pakistan, du Bengladesh, du Sri Lanka et du Ghana disposant d’un visa temporaire, doivent déposer une garantie de 3 000 livres au gouvernement britannique, qu’ils récupèrent à leur sortie du territoire.

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La campagne du Premier ministre se joue également virtuellement, notamment à travers des tweets publiés sur le compte du ministère de l’Intérieur (@ukhomeoffice). L’un d’eux, datant du 3 juillet, confirme la volonté de se charger du dossier de l’immigration clandestine.
 

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Le 1er août, le ministère établissait, via le réseau social, des données chiffrées sur les clandestins arrêtés pendant la journée à travers le pays.

La riposte des anti-« Go home »

Face à l’initiative « Go Home », le Conseil national pour les libertés civiles (Liberty) a riposté en lançant sa propre campagne publicitaire. Cette fois, l’offensive était contre le ministère : « Semer la tension et la division au Royaume-Uni illégalement ? Détrompez-vous, cher ministère de l’Intérieur »

Malgré les protestations, des encarts publicitaires sont encore imprimés dans la presse locale. David Cameron a d’ailleurs affirmé au quotidien The Guardian que « ce projet pilote (…) en cours d’exécution » fonctionnait. Il souhaiterait même l’étendre au niveau national.

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