Afrique du Sud : déjà trois mois à l’hôpital, Nelson Mandela « respire normalement »

L’ancien président sud-africain Nelson Mandela a entamé, jeudi 8 août, son troisième mois à l’hôpital. Selon les autorités du pays, l’état de Madiba demeure « critique mais stable », après avoir frôlé la mort fin juin. « Il respire normalement maintenant », rassure son ex-épouse, Winnie Madikizela-Mandela.

Un portrait géant de Nelson Mandela au Cap, le 27 juin 2013. © AFP

Un portrait géant de Nelson Mandela au Cap, le 27 juin 2013. © AFP

Publié le 8 août 2013 Lecture : 2 minutes.

C’est le plus long séjour à l’hôpital de Nelson Mandela depuis sa sortie de prison en 1990. Le jeudi 8 août, le héros de la lutte anti-apartheid a totalisé trois mois, jour pour jour, d’hospitalisation à Pretoria.

Selon son ex-épouse Winnie, Madiba, qui souffre d’une infection pulmonaire, n’a jamais été placé sous assistance respiratoire comme annoncé, début juillet, par certains visiteurs. "Les docteurs ont réussi à contenir la situation et il respire normalement maintenant", a déclaré l’ancienne femme de Mandela dans une interview accordée à la chaîne de télévision Sky News, sans préciser ce qu’elle entendait par "normalement".

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Mandela, "enterré par anticipation"

"Autour de nous, nous voyons des gens lui rendre hommage, le donner pour mort et se préparer pour les funérailles", a poursuivi l’ancienne pasionaria des townships, qui fut le plus fervent soutien de Mandela pendant ses vingt-sept années passées dans les geôles du régime ségrégationniste de l’apartheid.
"[Nelson Mandela] est enterré par anticipation. Est-ce que les gens ne pensent pas à nos sentiments ?", a-t-elle interrogé, qualifiant la situation de cruelle et affirmant que son ex-époux continue à "cligner des yeux lorsque ses enfants lui rendent visite".

Depuis son hospitalisation en urgence le 8 juin pour une infection pulmonaire, les messages de soutien à Madiba – posters, dessins, lettres – ne cessent de recouvrir les grilles du Mediclinic Heart Hospital de Pretoria, la clinique privée où Nelson Mandela est soigné.

"Dieu doit lui venir en aide", a expliqué Elizabeth Thembo, une femme de ménage de 63 ans sortant de l’établissement. "C’est assez douloureux en fait. Nous ne voulons pas admettre la vérité", a confié Rethabile Maake, une étudiante de 21 ans.

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Après Mandela, le chaos ?

Le Prix Nobel de la paix, qui a eu 95 ans le 18 juillet, est considéré comme un véritable saint dans son pays, qui appréhende sa disparition. "Depuis qu’il est entré à l’hôpital, tout va mal", a déploré Tshepo Rampou, un étudiant de 19 ans vêtu d’un tee-shirt vert affichant l’image de Che Guevara. "Les gens semblent avoir oublié l’importance du maintien de la paix", ajoute-il, dénonçant la criminalité et la corruption au sein du gouvernement.

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Stan Kgomotso, un jeune chômeur de 23 ans croisé près de la clinique, craint également le retour de la violence, inquiet d’entendre certains partis politiques rejeter l’idée d’une Afrique du Sud unifiée. "Vous savez, ils n’aiment pas les Blancs, explique-t-il. Mais les Blancs sont ceux qui injectent l’argent dans le pays. Si Mandela s’en va, je crois que ce sera le chaos."

En attendant, après son anniversaire le 18 juillet, le prochain jour de recueillement est annoncé pour le 17 août : un Nelson Mandela Sport & Culture Day, avec notamment au programme, à Soweto, les matchs Afrique du Sud-Argentine en rugby et Afrique du Sud-Burkina Faso en football.

(Avec AFP)

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