Zimbabwe : plus de 305 000 électeurs ont été empêchés de voter, selon la Commission électorale
Selon des chiffres publiés par la Commission électorale du Zimbabwe, près de 305 000 personnes ont été empêchées de voter lors des élections générales du 31 juillet. Un scrutin remporté largement par le président Robert Mugabe, au pouvoir depuis plus de 30 ans.
Au Zimbabwe, il ne suffit pas d’être inscrit sur la liste électorale pour voter. Selon la Commission électorale nationale, près de 305 000 personnes ont été empêchées de voter, le 31 juillet, lors des élections générales organisées dans le pays.
La capitale Harare concentre le plus grand nombre d’électeurs privés de vote (64 483), suivie des provinces de Mashonaland Ouest (nord) et Manicaland (est), alors que près de 3,5 millions de personnes ont voté sur environ 6,4 millions d’électeurs inscrits, selon la Commission électorale.
De nombreux électeurs n’ont pu voter faute de trouver leur nom sur les registres, d’autres ne se sont pas rendus dans le bon bureau de vote, d’autres encore n’avaient pas les documents d’identité requis.
"Priver un million de personnes de leur droit de vote"
Le Zimbabwe Election Support Network, un organisme indépendant de contrôle du scrutin, estime comme d’autres que les chiffres de la Commission électorale sont sous-estimés. Évoquant "un effort systématique pour priver un million de personnes de leur droit de vote", il estime que plus de 750 000 électeurs urbains étaient absents des listes électorales.
"Dans les zones rurales, près de 99,97% des électeurs étaient inscrits contre seulement 67,94% dans les zones urbaines", considérées comme des bastions de l’opposition zimbabwéenne, a relevé le porte-parole de l’organisation, Solomon Zwanan.
Des centaines de milliers d’électeurs potentiels n’ont pas pu s’inscrire et n’ont donc pas pu voter.
Des observateurs de l’Union africaine (UA) ont souligné, de leur côté, le nombre important d’électeurs influencés dans leur choix au moment du vote. Une pratique qui a notamment visé des personnes proches de l’opposition, contraintes par des policiers ou des agents électoraux, selon des groupes de défense des droits de l’homme. "L’implication de ces fonctionnaires peut influencer ou restreindre la libre expression du droit de vote", a noté la mission d’observation de l’UA dans son rapport préliminaire.
"Nous rejetons les résultats annoncés par la Commission électorale, ceux-ci n’étant pas libres, ni justes, ni crédibles, ni légitimes", a également déclaré jeudi Simba Makoni, un ancien ministre des Finances qui a quitté le parti de Mugabe en 2008.
"Ces résultats ne reflètent pas la libre volonté de la population du Zimbabwe", a ajouté le chef du parti Mavambo Kusile Dawn, soutien de Morgan Tsvangirai lors du scrutin.
"Des centaines de milliers d’électeurs potentiels n’ont pas pu s’inscrire et n’ont donc pas pu voter. Cela a eu un large impact sur les résultats du scrutin", a relevé Simba Makoni.
(Avec AFP)
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