Le pédophile espagnol incarcéré en Espagne, poursuite des manifestations au Maroc

Daniel Galvan Vina, le pédophile gracié par le roi du Maroc, a été arrêté et placé en détention préventive en Espagne. Ces mesures n’ont pas satisfait une partie des Marocaines et des Marocains : mardi 6 août au soir, plus de 2 000 personnes ont encore manifesté contre la grâce royale à Casablanca.

Manifestation à Casablanca, le 6 août, contre la grâce accordée à Daniel Galvan Vina. © AFP

Manifestation à Casablanca, le 6 août, contre la grâce accordée à Daniel Galvan Vina. © AFP

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 7 août 2013 Lecture : 2 minutes.

« Nous voulons une réforme de la justice », « dignité et justice », « le peuple veut juger les coupables », scandaient mardi soir les manifestants rassemblés sur la grande place Mohammed V, au centre de Casablanca.

Daniel Galvan Vina, le pédophile espagnol gracié – semble-t-il par erreur – par le roi Mohammed VI, avait été envoyé en détention préventive quelques heures auparavant, après sa comparution devant le tribunal de l’Audience nationale à Madrid. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé la veille par la justice marocaine.

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L’homme de 63 ans, condamné au Maroc en 2011 à 30 ans de prison pour des viols sur onze mineurs, a été arrêté lundi dans un hôtel de Murcie, dans le sud-est de l’Espagne. Il avait bénéficié de la grâce royale accordée le 30 juillet, à l’occasion de la fête du trône, à 48 prisonniers espagnols détenus au Maroc.

Indignation générale

Ces derniers jours, le « Daniel Gate » a soulevé un vaste mouvement d’indignation à travers le royaume. Après plusieurs jours de protestations populaires, la grâce royale a été annulée, dimanche par le roi.

Mardi soir, les manifestants ont également appelé au départ de Fouad Ali El Himma, un des proches conseillers du roi soupçonné d’être derrière l’imbroglio qui a mené à la grâce du pédophile. « Nous voulons la révocation définitive d’El Himma », criaient-ils.

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La présence policière était discrète et il n’y a pas eu d’incident, a constaté le journaliste de l’AFP. « Je suis ici en tant que mère et en tant que femme pour demander l’ouverture d’une vraie enquête », a déclaré Nadia Lamlili, une journaliste qui a été tabassée lors de la manifestation à Rabat, vendredi dernier, au cours de laquelle plusieurs personnes avaient bravé la répression policière.

Lundi, au terme d’une enquête ordonnée 48 heures plus tôt, Mohammed VI a décidé de révoquer le directeur de l’administration pénitentiaire. Cette administration est accusée d’avoir « transmis par inadvertance des informations erronées (sur) la situation pénale de l’intéressé ».

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"Le régime doit savoir que les temps ont changé"

« Ma fille mineure a été violée, et je participe spontanément à cette manifestation par solidarité avec les victimes », a indiqué pour sa part Khadija, une mère au foyer présente lors de la manifestation de Casablanca, la plus importante après celle de Rabat. « Je suis déçu par le silence lâche du gouvernement islamiste. Le régime doit savoir que les temps ont changé et que les logiques de la violence et de la répression sont dépassées », a pour sa part souligné Karim Tazi, un homme d’affaires casablancais qui a également participé à la manifestation.

Dans un geste d’apaisement, le roi Mohammed VI a reçu mardi à Rabat les familles des enfants victimes de Daniel Galvan Vina, afin de témoigner de sa « compassion » et de son « empathie », a indiqué le Palais royal dans un communiqué. Le souverain leur a exprimé « ses sentiments de compassion et son empathie à l’égard de leurs souffrances tant à cause de l’exploitation exécrable dont leurs enfants ont été victimes, qu’en raison de la libération de l’individu concerné », est-il indiqué dans ce communiqué publié par l’agence officielle MAP.

(Avec AFP)

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