Sénégal : crainte d’une marée noire au large de Dakar

Un petit navire de pêche s’est échoué, vendredi 4 août, au large de Dakar, dans une aire marine protégée et théoriquement interdite à la navigation. Pour l’heure, la fuite de milliers de litres de gazole, stockés dans son réservoir, a été contenue.

Du pétrole sur une plage (image d’illustration). © AFP

Du pétrole sur une plage (image d’illustration). © AFP

Publié le 5 août 2013 Lecture : 2 minutes.

Le navire de pêche s’est échoué, vendredi, à quelques encablures au large de Dakar, laissant planer le risque, inédit au Sénégal, d’une pollution des eaux du littoral par la cargaison de gazole contenue dans son réservoir, estimée entre 35 000 et 40 000 litres. D’après les premiers éléments rendus publics, ce thonier senneur, qui battait pavillon espagnol, était venu se réapprovisionner en carburant au Sénégal – pays pour lequel il ne dispose pas de licence de pêche – avant de retourner larguer ses filets au large de la Mauritanie. Mais rien ne permettait encore de savoir, lundi, comment le navire avait pu s’échouer sur les rochers entourant l’île de la Madeleine, située à 4 km au large de Dakar, face au quartier de pêcheurs de Soumbédioune.

Un parc naturel et une réserve ornithologique menacée

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« Nous avons demandé à ce qu’une enquête soit ouverte pour savoir comment le capitaine a pu naviguer aussi prêt de la côte, dans une aire protégée en principe interdite à la navigation », indique Ahmed Diamé, de Greenpeace-Sénégal. « Il ne naviguait pas sur une route normale », confirme Gaoussou Guèye, secrétaire général de la Confédération ouest-africaine de la pêche artisanale (Caopa). L’alerte est d’autant plus sérieuse que l’aire marine, où s’est produit l’incident, est une zone de reproduction pour diverses espèces de poissons. L’île de la Madeleine héberge par ailleurs un parc naturel et une réserve ornithologique.

Le 5 août après-midi, les éléments de la Marine sénégalaise s’efforçaient toujours de juguler tout risque de marée noire, sous la supervision de la Haute autorité pour la sécurité et la sûreté maritime, mais le thonier n’avait pas encore pu être remorqué. Pour Greenpeace-Sénégal, qui déplore les maigres moyens dont disposent les autorités, « il est urgent que l’État mobilise tous les moyens nécessaires pour pomper le carburant du réservoir ». L’organisation écologiste préconise en outre que soient renforcés les moyens de surveillance et de prévention autour des aires sous-marines, notamment par l’installation de balises éclairantes – ce qui n’est pas le cas pour l’île de la Madeleine.

Outre les milliers de litres de gazole qui risquent de se déverser dans cette zone sensible, un autre danger menace puisque ce thonier senneur renferme également, selon une source au ministère de l’Environnement, plusieurs tonnes de filets de pêche. Mais pour l’heure, selon Gaoussou Guèye, du Conipas, le navire n’ayant pas chaviré, la situation semble sous contrôle.

 

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