Le bras de fer entre le pouvoir et les islamistes se poursuit au Caire

Le gouvernement intérimaire égyptien a demandé, mercredi 31 juillet, au ministère de l’Intérieur de prendre les « mesures nécessaires » pour mettre fin aux rassemblements, au Caire, des partisans de Mohamed Morsi. Selon les nouvelles autorités, ces rassemblements constituent une menace pour la sécurité nationale.

Des partisans des Frères musulmans au Caire, le 17 juillet 2013 © AFP

Des partisans des Frères musulmans au Caire, le 17 juillet 2013 © AFP

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Publié le 31 juillet 2013 Lecture : 3 minutes.

Mis à jour le 01/08/2013 à 09h25

Le gouvernement égyptien hausse le ton. Mercredi, il a chargé le ministère de l’Intérieur de disperser les sit-in des partisans du président déchu Mohamed Morsi dans différents endroits de la capitale. « La poursuite de situations dangereuses sur les places Rabaa al-Adawiya (nord-est du Caire) et Al-Nahda (près de l’université du Caire), le terrorisme qui en découle ainsi que les rues bloquées ne sont plus acceptables », a déclaré le gouvernement dans un communiqué.

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Plusieurs milliers de partisans du président islamiste, déposé le 3 juillet par l’armée après des manifestations massives, occupent depuis plus d’un mois ces deux places dans la capitale.

Le Conseil des ministres va « prendre toutes les mesures nécessaires » face à cette « menace pour la sécurité nationale » et a « chargé le ministre de l’Intérieur de prendre les décisions adéquates dans le cadre de la Constitution et du droit », poursuit le texte. Le cabinet assure agir « sous le mandat donné massivement par le peuple afin d’agir contre le terrorisme et la violence (…) et afin de protéger la sécurité nationale et l’intérêt supérieur de l’État ».

De leur côté, les supporters de Morsi n’entendent pas stopper leurs manifestations. Ils ont appelé à poursuivre la mobilisation de rue, malgré les instructions du gouvernement à la police pour mettre fin à leurs sit-in au Caire. « Rien ne va changer  a déclaré un porte-parole de la coalition pro-Morsi, Gehad el-Haddad, interrogé pour savoir si ces rassemblements allaient cesser. D’après lui, les nouvelles autorités cherchent à terroriser les Égyptiens.

Mohamed Badie sera jugé pour incitation au meurtre

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En fin d’après-midi, aucune tension particulière n’était perceptible devant l’accès principal du site de Rabaa al-Adawiya, dans le faubourg de Nasr City, le plus important des deux points de rassemblement des pro-Morsi. Aucun policier ou soldat n’était visible aux abords immédiats de cette entrée, protégée par des barricades érigées par les islamistes.

Peu après la publication du communiqué gouvernemental sur la dispersion des sit-in pro-Morsi, des sources judiciaires ont annoncé que le Guide suprême des Frères musulmans, Mohamed Badie, actuellement recherché, et deux autres dirigeants de la confrérie emprisonnés seront jugés pour incitation au meurtre de manifestants. Ils sont accusés d’avoir incité au meurtre de personnes qui manifestaient devant le quartier général des Frères musulmans au Caire, le 30 juin, trois jours avant le renversement par l’armée du président Morsi.

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Enfin, une délégation de l’Union africaine (UA) a rencontré mercredi Mohamed Morsi, gardé dans un lieu tenu secret par l’armée depuis sa destitution le 3 juillet. L’ancien président malien Alpha Oumar Konaré dirigeait cette délégation de l’organisation panafricaine, qui a suspendu l’Égypte après la déposition de l’ex-chef d’État issu de la confrérie des Frères musulmans. Les nouvelles autorités égyptiennes ont récemment lancé une offensive diplomatique en direction de l’UA pour la convaincre que le renversement de Mohamed Morsi n’était pas un coup d’État et lui demander de revenir sur sa suspension.

Mohamed Morsi, premier président démocratiquement élu du pays, avait officiellement reçu sa première visite mardi, lorsque la chef de la diplomatie de l’Union européenne, Catherine Ashton, l’avait rencontré durant deux heures. Catherine Ashton a quitté mercredi le Caire, où l’envoyé spécial de l’Union européenne au Moyen-Orient, Bernardino Leon, est attendu.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, est lui arrivé mercredi soir dans la capitale égyptienne. Il entend plaider pour un « retour rapide à la démocratie » après la mise en place par le chef de l’armée et ministre de la Défense, le général Abdel Fattah al-Sissi, nouvel homme fort du pays, d’un pouvoir intérimaire dirigé par un président de transition, Adly Mansour.

Le président américain Barack Obama va, quant à lui, dépêcher la semaine prochaine deux influents sénateurs, Lindsey Graham et John McCain, au Caire pour presser l’armée d’organiser des élections générales et d’accélérer un retour au pouvoir civil.

(Avec AFP)

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