Présidentielle malienne : IBK en tête, Soumaïla Cissé conteste la tendance officielle

Avec un tiers de bulletins dépouillés, les résultats provisoires communiqués mardi 30 juillet par le ministre de l’Administration territoriale donnent à Ibrahim Boubacar Keïta, dit « IBK », une « large avance sur ses concurrents ». Une annonce prématurée pour le camp de Soumaïla Cissé qui évoque un taux de dépouillement de « 12% ».

Portrait d’Ibrahim Boubacar Keïta brandit lors d’un meeting à Gao le 26 juillet. © AFP

Portrait d’Ibrahim Boubacar Keïta brandit lors d’un meeting à Gao le 26 juillet. © AFP

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Publié le 31 juillet 2013 Lecture : 2 minutes.

L’entourage de Soumaïla Cissé n’a pas tardé à contester les premières tendances officielles de la présidentielle au Mali portant sur un tiers de bulletins dépouillés, communiquées, mardi 30 juillet, par le gouvernement. « Ce que le ministre a dit n’est pas proche de la vérité. (…) Ce qu’il a dit n’est pas juste », a déclaré Gagnon Coulibaly, coordinateur de la campagne de de l’ancien ministre des Finances, évoquant un taux de dépouillement de « 12% » et non du tiers.

Adama Koïta, porte-parole d’une coalition de partis alliée à la candidature de Soumaïla Cissé, a de son côté réclamé la démission du ministre « dès ce (mardi) soir ».

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Mardi en fin de journée, le ministre malien de l’Administration territoriale (Intérieur), le colonel Moussa Sinko Coulibaly, a fait état devant la presse à Bamako d’ « une large avance » de l’ex-Premier ministre, Ibrahim Boubacar Keïta « IBK », sur les 26 autres candidats en lice pour le premier tour du scrutin, organisé dimanche. Selon lui, IBK, 68 ans, est suivi de Soumaïla Cissé, 63 ans, qui devance Dramane Dembélé, 46 ans.

« Les écarts sont importants » entre les candidats, et « si ces écarts sont confirmés, il n’y aura pas de deuxième tour » fixé au 11 août, a dit le ministre. Il n’a pas indiqué comment se situaient les autres candidats, ni précisé le nombre de voix obtenues par chacun. Il a toutefois parlé d’un taux de participation « exceptionnel » de 53,5% sur l’échelle nationale. Forte dans la capitale Bamako, avec un taux avoisinant les 60 %, elle a en revanche été très basse dans les représentations diplomatiques maliennes à l’étranger, ne dépassant pas les 10%.

Immédiatement après la déclaration du colonel Moussa Sinko Coulibaly, des partisans d’IBK sont descendus dans les rues de Bamako pour manifester leur joie.

Pas d’incidents majeurs

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Mardi matin, le chef de la mission d’observation électorale de l’Union européenne (UE), Louis Michel, avait appelé « au strict respect des résultats », précisant qu’il fallait « attendre que le processus légal livre son verdict ». « Il ne serait pas convenable de donner des indications parcellaires qui seraient de nature à induire une perception erronée du résultat », a-t-il déclaré. Louis Michel a également salué la bonne tenue du scrutin : « Il n’y a pas eu d’incidents que l’on peut qualifier de majeurs. Il y a eu de petites imperfections, souvent logistiques, qui ne remettent pas en cause la légitimité du résultat ».

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est félicité de ce « grand succès pour le peuple malien et la communauté internationale qui a appuyé le processus » électoral. Pour lui, « l’élection, probablement, n’a pas été parfaite mais c’est la meilleure qui ait eu lieu depuis l’indépendance », en 1960, de cette ex-colonie française.

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Le scrutin s’est déroulé « dans le calme, ce qui était difficilement imaginable, il y a six mois. (…) Le Mali a sans doute plus avancé en sept mois qu’en plusieurs années. La sécurité dans l’ensemble a été rétablie », a-t-il notamment estimé.

Aucun incident majeur n’a terni les opérations de vote, d’après les observateurs nationaux et internationaux.

(Avec AFP)

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