RDC : l’ONU lance un ultimatum de 48 heures aux rebelles du M23

Les Nations unies haussent le ton. Mardi 30 juillet, elles ont donné 48 heures au M23, mouvement rebelle actif aux alentours de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), pour déposer les armes et ont menacé, le cas échéant, de faire « usage de la force ».

Un char des Nations unies à Munigi, près de Goma, le 18 juillet. © AFP

Un char des Nations unies à Munigi, près de Goma, le 18 juillet. © AFP

Publié le 31 juillet 2013 Lecture : 2 minutes.

L’ONU a fait savoir, dans un communiqué de sa force en RDC, la Monusco, que sa nouvelle brigade d’intervention allait appuyer l’armée congolaise pour instaurer une zone de sécurité dans la ville de Goma, à nouveau menacée depuis quelques semaines par la rébellion du Mouvement du 23-Mars (M23).

Selon son communiqué, la force de l’ONU donne aux rebelles du M23 jusqu’à jeudi 16H00 (20H00 GMT) pour « remettre leurs armes à la base de la Monusco » et rejoindre un programme de démobilisation.

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>> Lire : Poursuite des combats près de Goma : FARDC et M23 se rejettent la responsabilité

Ce délai passé, les rebelles « seront considérés comme une menace pour les civils, et la Monusco prendra toutes les mesures nécessaires pour les désarmer, y compris l’usage de la force en accord avec son mandat et les règles qui entourent son action », précise le communiqué.

La zone de sécurité prévue par les Nations unies inclut Goma et ses banlieues nord.

Brigade d’intervention offensive

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Le Conseil de sécurité de l’ONU a créé fin mars une brigade d’intervention au mandat offensif. Au total, elle doit compter 3 069 soldats Sud-Africains, Tanzaniens et Malawites qui auront pour mission de combattre les groupes armés de l’Est congolais, M23 en tête.

>> Lire : Goma : les habitants impatients de voir la brigade d’intervention à l’oeuvre

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Le mouvement rebelle est essentiellement composé de Tutsi congolais intégrés dans les forces régulières congolaises, les FARDC, à la faveur d’un accord de paix signé en 2009. Estimant que cet accord n’avait jamais été pleinement respecté, ils se sont mutinés en avril 2012.

Fin 2012, après une offensive-éclair fin 2012, le M23 est parvenu à s’emparer de Goma, qu’il a occupée avant de s’en retirer, fin novembre, sous la pression internationale et contre la promesse d’un dialogue avec Kinshasa. Ce dialogue s’est ouvert début décembre à Kampala, capitale de l’Ouganda, mais reste pour l’heure au point mort.

Tirs "sans distinction"

Le 14 juillet, le M23 a lancé une nouvelle offensive contre l’armée régulière congolaise aux abords de la capitale provinciale du Nord Kivu, zone riche et instable frontalière du Rwanda et de l’Ouganda. « Le M23 a tiré sans distinction, y compris avec des armes lourdes, ce qui a provoqué la mort de civils », a rapporté la Monusco dans son communiqué.

« Le M23 a aussi visé des installations de l’ONU. La zone de sécurité repoussera ces menaces indirectes hors d’atteinte de Goma. Cette zone de sécurité peut être agrandie si besoin », disent encore les Nations unies.

Dans son communiqué, la Monusco rappelle que plus d’un million de civils vivent dans la région de Goma et Sake, « ainsi que le long de la route qui relie ces deux localités où sont installés, entre autres, les camps de Mugunga qui abritent provisoirement environ 70 000 personnes déplacées par le conflit ».

Selon les experts de l’ONU le Rwanda voisin a fourni des troupes et une aide militaire au M23. Alors que Kinshasa a également rapporté ces faits, Kigali nie toute aide.

La semaine passée, les États-Unis ont appelé le Rwanda à cesser tout soutien aux forces rebelles.

(Avec AFP)

 

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