Le camp d’IBK est confiant, ses opposants dénoncent des « dérives »
Au lendemain du premier tour de la présidentielle malienne, des voix se sont élevées pour critiquer l’excès de confiance des proches d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), égratignant au passage le satisfecit envoyé par la France. Les Maliens attendent toujours la proclamation des résultats officiels.
Le président français, François Hollande, n’a pas attendu longtemps avant de crier victoire. Dans la nuit du 28 au 29 juillet, quelques heures seulement après la fermeture des bureaux de vote au Mali, le service de presse de l’Élysée a publié un communiqué dénué de toute nuance. L’on y apprend que l’élection présidentielle, dont le premier tour s’est déroulé sans encombre « consacre le retour du Mali à l’ordre constitutionnel » et « témoigne de l’attachement des Maliens aux valeurs démocratiques ». Plus tard, ses lieutenants ont entonné le même refrain. Jean-Marc Ayrault, son Premier ministre, et Pascal Canfin, le ministre du Développement, ont évoqué « un grand succès » pour la France et pour le Mali.
Il est vrai que le scénario du 28 juillet a dépassé toutes les espérances. Pas d’attentat, contrairement à ce qu’avait annoncé le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) la veille, et à ce qu’entrevoyaient, dans leurs pires cauchemars, les sécurocrates en charge du dossier malien. Peu de contestations dans les bureaux de vote. Tout aussi peu d’anicroches et de fraudes. Et surtout, une participation inattendue. En l’absence de données officielles, c’est Louis Michel, le chef de la mission d’observation de l’Union européenne, qui a donné sur ce point crucial la première tendance. « Il y a eu une mobilisation particulièrement importante, autour de 50 % », a-t-il déclaré, tout en rappelant que les taux lors des dernières élections présidentielles n’avaient jamais dépassé 38 %.
Lundi à Bamako, les Maliens se réjouissaient de ce scrutin réussi. À commencer par le général Siaka Sangaré, délégué général aux élections. « Un bilan ? Je suis satisfait. Quand j’ai vu que les électeurs sortaient et bravaient le soleil, la faim et la soif (en cette période de ramadan, ndlr), ça m’a réconforté », a-t-il confié à Jeune Afrique. Contrairement à la France et à la plupart des observateurs étrangers présents dans le pays, il s’est toutefois refusé à crier victoire. « Nous avons tout de même rencontré des difficultés. C’est d’autant plus embêtant que nous les avions envisagées. » Le général regrette notamment que la grande majorité des déplacés n’ait pas été en mesure de voter. « Il aurait suffi de reporter le scrutin de deux semaines pour régler le problème », estime-t-il. Une pique lancée à l’endroit de Paris et d’une partie de la communauté internationale, qui ont tout fait pour que la date du 28 juillet soit respectée.
Un après-scrutin inquiétant, selon le FDR
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