Égypte : les pro-Morsi maintiennent la pression

Malgré la sévère mise en garde lancée, dimanche, par l’armée égyptienne, les partisans de Mohamed Morsi ont appelé à une nouvelle mobilisation, le 29 juillet.

Des partisans de Mohamed Morsi, le 26 juillet 2013 au Caire. © AFP

Des partisans de Mohamed Morsi, le 26 juillet 2013 au Caire. © AFP

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Publié le 29 juillet 2013 Lecture : 2 minutes.

La sanglante répression dont ils sont l’objet n’a pas altéré la détermination des partisans de Mohamed Morsi, renversé le 3 juillet. Une coalition de groupes islamistes favorables au président déchu a appelé à converger dès lundi 29 juillet au soir vers « les bâtiments administratifs des forces de sécurité » pour dénoncer « l’usage de balles réelles contre des manifestants pacifiques ».

« Descendez dans la rue et sur les places pour reconquérir votre liberté et votre dignité qui ont été usurpées par un coup d’État sanglant, et pour les droits des martyrs assassinés par les balles » du nouveau pouvoir, a exhorté la coalition islamiste.

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Cette annonce intervient au lendemain de la sévère mise en garde lancée par le Conseil de défense nationale, présidé par le chef de l’État par intérim, Adly Mansour, promettant des « mesures décisives et fermes » si les pro-Morsi « outrepassaient leur droit à l’expression pacifique et responsable de leur opinion ».

Les partisans de l’ancien dirigeant ont affirmé, par l’intermédiaire d’un porte-parole des Frères musulmans, qu’ils accepteraient « toute initiative, pourvu qu’elle soit fondée sur la restauration de la légitimité et annule le coup d’État », mais qu’ils refusaient de « négocier avec l’armée ». La coalition islamiste déplore par ailleurs l’arrestation d’Aboul Ala Mady et Essam Soultan, respectivement président et vice-président du parti Wasat, dimanche matin par les autorités. Cette formation islamiste modérée est partie prenante des manifestations réclamant le retour au pouvoir de Mohamed Morsi.

John Kerry "très inquiet"

Face à cette’impasse politique, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a décidé d’effectuer, lundi, une nouvelle visite au Caire, sa deuxième en moins de deux semaines. Elle doit s’entretenir avec les nouvelles autorités, des responsables des Frères musulmans, ainsi que du mouvement Tamarrod, à l’origine des manifestations monstres du 30 juin qui ont précédé la destitution de Morsi.

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Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a pour sa part mis en garde les dirigeants du pays, avertissant que chaque mort rendrait plus difficile la sortie de crise et le secrétaire d’État américain, John Kerry, s’est déclaré « très inquiet » de la situation en Égypte.

Outre l’attaque de samedi, lors de laquelle 72 manifestants ont péri, les violences politiques ont fait deux morts et une trentaine de blessés dimanche parmi les fidèles de Morsi. Un soldat a été tué dans la nuit de dimanche à lundi dans le Sinaï, région en proie à une rébellion larvée et où 10 militaires sont morts depuis le début du soulèvement.

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L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch a dénoncé « une volonté choquante de la part de la police et de certains politiques de faire monter d’un cran la violence contre les manifestants pro-Morsi ».

(Avec AFP)
 

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