Tunisie : Belaïd, Brahmi… une arme pour deux assassinats politiques
Alors que l’onde de choc de l’assassinat de Mohamed Brahmi continue de se propager en Tunisie, le ministère de l’Intérieur a révélé les premiers éléments de l’enquête, vendredi 26 juillet. La même arme ayant servi contre Chokri Belaïd aurait été utilisée par les tueurs. Le nom d’un suspect a été rendu public.
À l’heure de la prière du vendredi, les manifestations, dans toute la Tunisie, ne s’apaisent pas. Néanmoins le ministère de l’Intérieur a fait part de ses premiers constats. L’assassinat, le 25 juillet, de Mohamed Brahmi, élu de la circonscription de Sidi Bouzid à l’Assemblée nationale constituante (ANC) et fondateur du « Courant populaire » a été perpétré avec la même arme que celle utilisée pour éliminer le leader de gauche, Chokri Belaïd, le 6 février dernier. Les premiers éléments de l’enquête révèlent également un même mode opératoire.
>> Lire aussi : "Assassinat de Mohamed Brahmi : la Tunisie plonge dans l’inconnu".
Selon les témoignages recueillis, Mohamed Brahmi a été surveillé pendant plus de deux semaines avant d’être abattu, jeudi à 12h10, devant chez lui par deux individus à bord d’une vespa noire. L’un d’entre eux a été trahi par ses empreintes trouvées sur une douille de calibre 9 mm.
Caches d’armes
Il s’agit de Boubaker el-Hakimi. Recherché par la police pour son implication dans un trafic d’armes en provenance de Libye, son nom est revenu régulièrement lors des découvertes de cache d’armes à Mednine, Mnihla et Al Ghazala. Boubaker el-Hakimi est connu des services de renseignements et de police pour ses liens avec le groupe salafiste extrémiste Ansar al-Charia, mais aussi pour sa proximité avec le groupe de Soliman, qui avait été démantelé à la fin de 2005 alors qu’il s’apprêtait à commettre des attentats sur le Grand Tunis.
À la faveur de l’amnistie des prisonniers politiques de février 2011, les membres de ce réseau avaient été libérés, bien qu’ils aient été condamnés pour actes de terrorisme et non pour leur position politique.
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Par Frida Dahmani, à Tunis.
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