Crise égyptienne : Guillaume Soro a fait son rapport à Abdou Diouf

Guillaume Soro a conduit en Égypte, du 16 au 20 juillet, une mission d’information de l’OIF. Avant de rendre compte de ses rencontres sur place à Abdou Diouf, secrétaire général de l’organisation.

Guillaume Soro, alors Premier ministre ivoirien, le 6 juin 2011 à Abidjan. © Thierry Gouegnon/Reuters

Guillaume Soro, alors Premier ministre ivoirien, le 6 juin 2011 à Abidjan. © Thierry Gouegnon/Reuters

Publié le 25 juillet 2013 Lecture : 2 minutes.

« Difficile d’envisager un processus de sortie de crise tant que le président Morsi ne sera pas libéré ». Telle est la confidence faite par un des membres de la mission d’information et de contact de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) qui s’est rendue en Égypte du 16 au 20 juillet. Une mission conduite par Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale ivoirienne, et comprenant Françoise Bertieaux, députée belge, Mohamed Auajjar, ancien ministre marocain des Droits de l’homme, et Christophe Guilhou, directeur de la Paix, de la Sécurité et des Droits de l’homme de l’OIF.

De retour à Paris, Soro a fait le point sur ses rencontres avec le secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf, le 22 juillet. La délégation s’est entretenue avec le président égyptien par intérim, Mansour Adly, son vice-président, Mohamed el-Baradei, le ministre des Affaires étrangères, Nabil Fahmy, son collègue de la Justice et de la Réconciliation nationale, Mohamad Al-Mahdi, des responsables du mouvement Tamarod, des représentants religieux et de la société civile.

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Malgré les arrestations en cours chez les Frères musulmans, les responsables du nouvel exécutif se disent ouverts en matière de réconciliation nationale et de respect des droits de l’homme, selon l’OIF. Dont les émissaires ont également discuté avec le général Abdel-Fattah Al-Sissi, vice-premier ministre et chef d’état-major général des Forces armées. Ce dernier a justifié l’implication de l’armée dans le jeu politique et fait un point sur la situation sécuritaire, particulièrement dans la région du Sinaï ou les attaques sont quotidiennes contre les forces de l’ordre.

À la rencontre des pro-Morsi

La délégation s’est aussi rendue à la rencontre des partisans du président déchu dans le quartier de Madinet Nasr au Caire où les Frères musulmans ont installé leur QG. Durant plusieurs heures, Soro et ses collègues ont échangé avec plusieurs responsables, dont notamment Tamer Mekky, l’un des principaux dirigeants du parti Al-Assala et Mohamad Al-Beltagui, figure célèbre du mouvement islamiste et secrétaire général du Parti Liberté et justice, la formation  de Morsi.

« Il se sentent floués et volé de leur victoire électorale, explique un membre de la délégation. On a senti une grande détermination de leur part pour obtenir le retour de Morsi ». Ce qui fait dire à Guillaume Soro, doux euphémisme, que « la situation est complexe ». Pour l’instant, les positions du nouveau pouvoir et des Frères restent figées. Autre complication : du côté du parti Al Nour, qui a soutenu le mouvement Tamarod, on ne fait plus la même lecture de la transition. Le mouvement salafiste souhaite une inversion du calendrier électoral qui serait proposé par les nouvelles autorités avec d’abord la tenue d’une nouvelle élection présidentielle – alors que le pouvoir intérimaire souhaite commencer par les législatives.

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Dans les prochains jours, l’OIF devrait échanger avec le panel de l’Union africaine (UA) qui doit se rendre prochainement en Égypte. Se posera également la question de la suspension de l’Égypte, membre de la Francophonie depuis 1983, des instances de l’organisation. Une décision qui reviendra à l’Assemblée générale des 77 États membres et devrait dépendre de l’évolution sur le terrain. Si le nouveau pouvoir ne donne pas de garanties en matière de transition démocratique et de respect des droits l’homme, le pays pourrait alors rejoindre Madagascar, le Mali, la Guinée-Bissau et la République centrafricaine, suspendus.

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