Législatives : les Togolais aux urnes après une campagne morose

Après plusieurs reports du scrutin, les Togolais doivent se rendre aux urnes, jeudi 25 juillet, pour élire les 91 députés du nouveau Parlement. L’opposition, qui a accepté de participer à ces législatives, n’en dénonce pas moins l’impréparation, alors que la campagne n’a pas connu un grand engouement populaire.

Des Togolais devant un bureau de vote, à Lomé, lors de la présidentielle de 2010. © AFP

Des Togolais devant un bureau de vote, à Lomé, lors de la présidentielle de 2010. © AFP

Publié le 23 juillet 2013 Lecture : 2 minutes.

« Il n’y aucun intérêt à participer à cette campagne. Nous partons à une élection dont le jeu est déséquilibré depuis le début. Comment participer au vote, alors que vos adversaires contrôlent la majeure partie de l’appareil ? » se lamente le chauffeur de taxi Kokou Tozoum, 32 ans. Comme lui, qui avait l’habitude de prendre part aux campagnes électorales, les jeunes Togolais montrent peu d’enthousiasme pour le scrutin. De fait, les cortèges ont été moins animés que par le passé, obligeant les candidats à retourner à la méthode du porte à porte.

« Nous avons fait le choix du porte-à-porte, car la mobilisation était difficile », confie une candidate de l’Union pour la république (Unir, au pouvoir). Après plusieurs reports, les législatives doivent se tenir le 25 juillet, malgré la vigoureuse contestation de l’opposition et de la société civile, encore réprimées il y a trois semaines à coups de gaz lacrymogène.

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Concessions minimes

La coalition Arc-en-ciel et le collectif Sauvons le Togo (CST), qui fédèrent plusieurs partis de l’opposition et des associations de la société civile, ont à maintes reprises manifesté pour réclamer l’adoption d’un nouveau code électoral et la limitation du nombre de mandats présidentiels, non prévue par la Constitution. Autre revendication de ces opposants : la libération de certains de leurs membres inculpés dans le cadre de l’affaire des incendies des marchés de Lomé (Sud) et Kara (Nord).

Le 8 juillet, l’opposition a finalement obtenu plus de places dans les commissions électorales locales et les bureaux de vote, ainsi que la libération de trois de ses membres, en plus des 10 qui avaient été libérés début juin (sur 35 inculpés). Elle a aussi décidé in extremis de participer à un scrutin qui doit répartir 91 sièges entre 26 partis et alliances.

Dans sa configuration actuelle, issue des législatives de 2007, l’Unir du président de la république Faure Gnassingbé possède 50 sièges sur 81.

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"Être présent au Parlement"

« Nous avons décidé, au dernier moment, de participer au scrutin car c’est essentiel dans la vie des partis d’être présents au Parlement. Nous avons demandé le report parce que nous pensons que rien n’est prêt. Les présidents Goodluck Jonathan (Nigeria) et Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire) sont ensuite venus nous dire qu’il était impossible de reculer encore la date du scrutin. Après, Ils viendront jouer les sapeurs-pompiers, mais nous allons à ces élections pour vaincre », indique Jean-Pierre Fabre, candidat à Lomé et président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC, opposition).

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« Mission difficile mais pas impossible ! réagit de son côté Zeus Aziadouvo, directeur de publication du quotidien Liberté. Avec les atermoiements de l’opposition, les partis de la mouvance présidentielle ont pris une longueur d’avance, mais ces élections auront au moins le mérite de mettre en place une vraie bipolarisation de la scène politique. Les partis hésitants vont sûrement le payer cher. Les Togolais sont fatigués du surplace. »
 

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