Soudans : l’UA enquête sur des accusations de soutien à des rebelles armés
Depuis lundi 22 juillet, l’Union africaine et l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) en Afrique de l’Est enquêtent sur les plaintes du Soudan et du Soudan du Sud qui s’accusent mutuellement de soutenir les groupes rebelles combattant sur le sol de l’autre.
Trois officiers haut gradés sont mobilisés sur ce dossier à Addis Adeba, à seulement deux semaines de la fermeture de l’oléoduc transportant du brut sud-soudanais destiné à l’export, prévue le 7 août par Khartoum.
Il s’agit du dernier rebondissement dans les relations très tendues qu’entretiennent les deux États. Début juin, le président soudanais Omar El-Béchir avait demandé au gouvernement sud-soudanais d’arrêter de « soutenir » les rebelles opérant en territoire soudanais. Le Soudan avait ensuite déclaré qu’il cesserait de transporter le pétrole sud-soudanais dans les soixante jours.
Selon des experts, cette décision répond à plusieurs attaques rebelles qui ont humilié les autorités soudanaises. Juba nie son soutien aux insurgés, et accuse à son tour le Soudan d’aider les rebelles sur son territoire. Lundi 22 juillet, pour faire redescendre la tension, des pays africains ont enfin commencé à identifier le tracé d’une zone tampon démilitarisée qui doit courir de part et d’autre des 2 000 km de frontière encore non délimitée entre les deux pays. Un dossier sensible qui avait fait l’objet d’un accord quelques jours avant l’indépendance du Soudan du Sud, le 9 juillet 2011.
Des mois de heurts frontaliers
L’UA et l’Igad se félicitent du lancement de l’enquête sur les accusations de soutien armé aux rébellions que se jettent les des deux pays. Selon un communiqué de l’UA, l’initiative « souligne le sérieux avec lequel [les deux institutions] se préoccupent des relations entre le Soudan et le Soudan du Sud. (…) Depuis 2010, l’Afrique travaille sans cesse à promouvoir la coexistence de deux États viables, et ces accusations mettent en péril cet objectif, et même la paix et la sécurité régionale », estime l’organisation panafricaine.
Devenu indépendant il y a deux ans, le Soudan du Sud dispose de 75% des réserves pétrolières de l’ancien Soudan unifié mais ne possède aucune infrastructure d’export puisque les oléoducs et le terminal pétrolier sur la Mer rouge se trouvent au nord. Aujourd’hui, Soudan et Soudan du Sud peinent à se mettre d’accord sur les redevances versées par Juba à Khartoum pour l’utilisation de ses infrastructures.
Ces tensions ont entraîné des mois de heurts frontaliers intermittents jusqu’à ce que les deux pays parviennent en mars à une feuille de route pour mettre en œuvre plusieurs accords sur les redevances pétrolières, entre autres.
(Avec AFP)
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