Tunisie : la Femen Amina dénonce la torture et des violences en prison

Alors qu’elle comparaissait, lundi 22 juillet, devant la justice pour outrage et diffamation de fonctionnaire, Amina a estimé qu’elle était jugée pour avoir dénoncé des mauvais traitements dans la prison où elle est incarcérée depuis deux mois. Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 29 juillet.

Amina a été arrêtée le 19 mai à Kairouan. © DR

Amina a été arrêtée le 19 mai à Kairouan. © DR

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Publié le 22 juillet 2013 Lecture : 2 minutes.

Maintenue en détention provisoire pour profanation de sépulture et atteinte aux bonnes moeurs, la Femen tunisienne Amina Sbouï a comparu lundi au tribunal cantonal de M’saken (150 km au sud de Tunis) pour outrage et diffamation de fonctionnaire. Le jugement sera rendu le 29 juillet.

L’audience a débuté peu avant 10h00 GMT, à la suite d’une plainte déposée par quatre gardiennes de prison à l’encontre d’Amina et d’une autre détenue, Rabiaâ, poursuivie pour les mêmes faits. Alors que Rabiaâ est apparue drapée, comme le veut la coutume pour les femmes jugées en Tunisie, du sefsari, le voile traditionnel blanc, Amina s’est elle présentée en T-shirt rose transparent exhibant un tatouage sur le bras.

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La défense a demandé l’acquittement et l’annulation des poursuites pour « graves vices de procédure » dans cette « affaire montée » à la suite des révélations faites par Amina et relayées par son avocate Radia Nasraoui sur des cas de torture et de mauvais traitements à l’égard de prisonnières. « Je suis jugée parce que j’ai dénoncé la torture et la violence exercées à l’égard des détenues », a déclaré Amina en prenant place sur le banc des accusés.

S’adressant ensuite au juge elle a estimé que « les tortionnaires doivent être poursuivis et condamnés », avant de lancer, en quittant la salle d’audience sous les applaudissements de ses sympathisants  : « la Tunisie est un État civil et ses femmes sont libres ».

Détenue pour des "raisons politiques"

L’incident dans la prison a eu lieu lorsqu’Amina, 19 ans, a réagi en voyant sa co-accusée Rabiaâ punie à la station debout, durant cinq heures sous un soleil de plomb, pour avoir refusé de saluer les gardiennes.

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Les deux jeunes femmes risquent un an de prison pour outrage à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions et six mois de prison pour diffamation.

Amina a été arrêtée le 19 mai pour avoir peint le mot « FEMEN » sur le muret d’un cimetière à Kairouan (centre). Condamnée au versement d’une amende pour possession illégale d’aérosol d’autodéfense, elle avait été maintenue en détention le temps que la justice décide d’une éventuelle inculpation pour profanation de sépulture et atteinte aux bonnes moeurs.

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L’organisation Human Rights Watch (HRW) a appelé à la libération conditionnelle d’Amina, estimant que la militante, qui avait fait scandale en posant seins nus à la manière des Femen en mars, était détenue pour des « raisons politiques ».

(Avec AFP)

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