Slam de Ramadan
Aimé Nouma est un slameur camerounais.
Comme tous les ans
depuis des siècles, aussi fidèle
que Pâques ou Pessah, Noël,
Kippour et le Nouvel an chinois,
il est de retour chaque fois,
le long mois du Ramadan.
Cette période de Carême où, les fidèles musulmans
pratiquants qu’ils soient descendants du Prophète,
ou juste adeptes des préceptes de Mahomet,
s’abstiennent durant de longues semaines
de boire, manger, fumer, et coucher
du lever jusqu’au coucher
du soleil.
Et de Paris à Poitiers en passant par Marseille,
Lyon, Lille, Strasbourg,Vannes et Créteil,
l’on peut voir des hommes, des femmes,
des ados, voire même des enfants serrant les dents
parfois sous des soleils brûlants en attendant fièvreusement
mais fièrement l’heure de la tombée de la nuit. Ce moment
de pur bonheur, où, entourés de leurs parents, voisins et amis,
ils pourront enfin
rompre le jeûne et assouvir leur faim.
"Long comme un jour sans pain !"
dit-on dans la langue de Molière,
l’expression ne date pas d’hier
et le français de souche : "le GAOURI"
réputé fin gourmet et amateur de mets de bouche
mais peu respectueux de Carême chrétien,
sait très bien lui, qu’il n’est pas si facile
de s’imposer une telle pénitence ; qu’il
n’est pas aisé de faire violence à son esprit et à sa chair
en les privant délibérément des joies de la bonne chair
et des plaisirs de la chair. Oui Ô combien il est dur
de ne se nourrir tout le long du jour
que de méditations et de prières,
afin, d’élever son âme pour
communier avec soi-même, avec ses frères, ses soeurs, son Créateur.
Oui, vous avez bien entendu : avec ses soeurs !
Car les femmes,
contrairement à certaines idées reçues
face à l’Islam,
loin d’en être exclues pratiquent aussi ce rite
spirituel millénaire de purification intérieure.
Et quel grand mérite est le leur !
Surtout qu’on devine…
A quel point les préparatifs en cuisine
sont importants
pendant le Ramadan.
Donc immense respect
pour les femmes musulmanes
et vous mes frères Salam !
Allez en paix
Dans la France actuelle :
terre d’asile, laïque et multiculturelle
où règnent la liberté exercice du culte et liberté de conscience :
veillons tous ensemble à ce que le mot Ramadan
ne soit plus juste synonyme de ramdam, de boucan.
________
Par Aimé Nouma, le 12 juillet 2013
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