Égypte : l’UE demande la libération de Morsi et appelle à « un processus de transition ouvert »
La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton en visite au Caire a demandé aux nouvelles autorités de libérer le président déchu Mohamed Morsi. Au même moment, de nouvelles attaques ont été signalées, le 18 juillet, dans la péninsule du Sinaï.
Impossible de voir Mohamed Morsi, gardé en « lieu sûr ». En visite au Caire, Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne a déploré n’avoir pas pu rencontrer le président égyptien déchu. Elle a profité de ses échanges avec le Premier ministre Hazem al-Beblawi et le chef de l’armée, vice-Premier ministre et ministre de la Défense, le général Abdel Fattah al-Sissi, pour demander la libération de Mohamed Morsi.
« Je pense qu’il devrait être libéré, mais on m’a assuré qu’il allait bien », a-t-elle relevé au sujet du président déchu. « J’aurais aimé le voir », a enchaîné la diplomate européenne.
Transition ouverte
Catherine Ashton a également insisté sur la volonté de l’UE de « voir l’Égypte aller de l’avant vers un futur démocratique », exprimant sa « préoccupation » face à la situation, tout en soulignant « l’importance d’un processus [de transition] très ouvert »
La chef de la diplomatie européenne a aussi eu des entretiens avec le mouvement Tamarrod – à l’origine des manifestations qui ont précédé l’éviction de Mohamed Morsi – mais aussi des responsables du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), bras politique des Frères musulmans.
Selon l’agence officielle Mena, Catherine Ashton a rencontré l’ancien Premier ministre de l’ère Morsi, Hicham Qandil, et deux ministres de l’ex-gouvernement membres des Frères musulmans, Amr Darrag (Coopération internationale) et Mohammed Bechr (Développement local).
Inquiétudes
Durant ces rencontres, plusieurs milliers de partisans du président islamiste déchu ont manifesté à proximité du siège du gouvernement, dans le centre du Caire. Scandant des slogans hostiles au nouveau pouvoir, ils n’ont pu approcher à moins de 200 mètres du bâtiment, dont l’accès était bloqué par les forces de l’ordre. « Le gouvernement est illégitime », était-il écrit sur une banderole.
En visite à Amman, le secrétaire d’État américain John Kerry a de son côté estimé qu’il était « trop tôt » pour dire quelle direction l’Égypte allait prendre. Il s’est dit « inquiet des arrestations politiques ».
Des tensions restent vives entre les partisans de Mohamed Morsi et ses détracteurs. Un policier, membre des forces de sécurité d’Al-Arich, chef lieu du gouvernorat du Nord Sinaï, a été tué devant un commissariat par des hommes armés à bord d’une voiture, un autre dans la nuit du 17 au 18 juillet devant chez lui, également à Al-Arich, et un troisième dans l’attaque d’un poste de police dans une autre localité, Cheikh Zouweïd. Des morts qui s’ajoutent à celui d’un autre agent de l’ordre la veille dans la péninsule.
(Avec AFP)
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