Palestine : la « génération perdue » des footballeurs de Gaza

À Gaza, le football est resté à l’écart du développement observé en Cisjordanie. Dans cette partie de la Palestine, le ballon roule encore, mais au ralenti…  

Stade d’Al-Ram, près de Ramallah, en 2012. © SIPA

Stade d’Al-Ram, près de Ramallah, en 2012. © SIPA

Alexis Billebault

Publié le 17 juillet 2013 Lecture : 2 minutes.

Le Hamas ne voit pas d’un bon œil le divertissement. Mais il suit (de loin) les affaires du football local. Le parti islamiste au pouvoir a même quelques accointances avec le Nadi al-Jam’iyya al-Islamiyya, un club de Gaza City.

Mais cela ne va pas plus loin. « Le Hamas ne s’occupe pas de sport. Il n’a rien contre la pratique du football [sauf pour les femmes, qui n’ont pas le droit d’y jouer, NDLR], mais il ne donne pas d’argent. Il n’a d’ailleurs pas vraiment les moyens de le faire. À Gaza, la politique et le sport sont séparés », explique Abu Salim, le vice-président de la Fédération palestinienne, qui réside à Gaza.

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Depuis que la Bande de Gaza est tombée sous la coupe du Hamas en 2008, ses habitants sont soumis à un blocus israélo-égyptien. Et le football, malgré sa popularité, a du mal à survivre. « Le championnat, la Gaza League, est totalement amateur. Certains joueurs peuvent toucher quelques primes de match, qui peuvent représenter l’équivalent de 100 ou 150 dollars par mois, mais tous doivent travailler pour vivre », explique l’international Rami Rabi, président de l’association des footballeurs professionnels palestiniens.

Le football gazaoui stagne, et même régresse.

Même pas de matches amicaux

« En équipe nationale, à une époque, beaucoup de joueurs étaient originaires de Gaza. C’est là-bas qu’on trouve les plus doués. Malheureusement, avec la situation actuelle, le football gazaoui stagne, et même régresse. » Rabi parle même « d’une génération perdue », tandis qu’Abu Salim se lamente.

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« Comment voulez-vous que le football se développe quand le championnat est amateur, que l’argent manque puisqu’il y a très peu d’investisseurs, que les infrastructures sont vétustes et que nous n’avons aucun contact avec l’extérieur, puisque nos équipes n’ont même pas le droit de disputer des matches amicaux contre celles de Cisjordanie ? ». À Gaza, où le beach soccer rencontre un réel succès d’estime et où certaines matches de championnat peuvent attirer 5 000 spectateurs, on espère secrètement qu’un jour, le championnat palestinien retrouvera son intégrité…

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