Guinée : des violences ethniques font au moins seize morts dans le sud-est du pays

Selon les sources sécuritaires et médicales, au moins 16 personnes ont été tuées et 80 blessées dans des violences interethniques qui ont éclaté depuis le 14 juillet au soir dans le sud-est de la Guinée.

Scène de rue à Conakry, en Guinée. © AFP

Scène de rue à Conakry, en Guinée. © AFP

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Publié le 16 juillet 2013 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 17/07 à 8h14.

« Il y a au moins dix morts, dont deux ce mardi matin [16 juillet] et trois la nuit dernière » dans les villes de Koulé et N’Zérékoré, a affirmé François Lamah, médecin de cette dernière ville, faisant également état de « plus de 60 blessés » dans divers centres de santé de N’Zérékoré.Il a également affirmé que parmi les morts et les blessés, « certains sont brûlés vifs, alors que d’autres sont découpés à la machette. (…) Nous n’avons pas la possibilité de gérer cette situation qui nous dépasse », a-t-il-ajouté.

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« Les violences enregistrées depuis lundi à Koulé, puis à N’Zérékoré (à 40 km au sud), ont fait 16 morts et quelques 80 blessés », a renchéri en fin de journée le porte-parole du gouvernement, Albert Damatang Camara. « Les forces de l’ordre ont été déployées en masse et la situation est en voie de normalisation » à N’Zérékoré, a-t-il ajouté. Mais il a également précisé que les violences inter-ethniques avaient atteint la ville de Beyla, à une centaine de km au nord de N’Zérékoré, non loin de la frontière ivoirienne et que « deux églises et une mosquée » avaient été incendiées à N’Zérékoré lors de ces violences.

Appel au calme d’Alpha Condé

Dans une déclaration à la Nation, le président guinéen Alpha Condé a appelé « les populations au calme », affirmant que « toutes les dispositions » avaient été prises « pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. (…) Dans un État de droit, les citoyens ne doivent pas se rendre justice eux-mêmes. Il faut faire confiance à nos traditions et à la justice de notre pays », a-t-il ajouté, invitant les Guinéens « à demeurer unis et éviter qu’un esprit de division ne gagne nos communautés qui n’aspirent qu’à vivre ensemble dans la paix, la concorde et la sérénité ».

Des violences ont éclaté le 14 juillet dans ces deux agglomérations situées dans le sud-est de la Guinée, lorsque trois jeunes Konianké ont été battus et torturés à Koulé par des gardiens d’une station-service qui les avaient pris pour des voleurs. Des Konianké ayant appris la nouvelle s’en sont pris à des Guerzé dans la même ville, puis à N’Zérékoré, distante d’une quarantaine de kilomètres.

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Tiègboro Camara et Claude Pivi envoyés sur place

Un journaliste basé à N’Zérékoré, correspondant de la radio d’État guinéenne RTG, a pour sa part déclaré qu’on ne saura « peut-être jamais le nombre de personnes tuées dans ces affrontements, parce que des corps des gens découpés à la machette ne sont pas [transportés] à l’hôpital ».

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Selon différentes sources, les violences entre des Guerzé (ethnie majoritaire dans la région) et des Konianké, se poursuivaient encore mardi, en dépit d’un couvre-feu décrété par le préfet de N’Zérékoré, Aboubacar Mboup Camara, qui a lancé un appel à l’aide et demandé des renforts qui n’étaient pas arrivés.

Pour tenter de calmer les esprits, le gouvernement a envoyé sur place les colonels de l’armée Moussa Tiègboro Camara, directeur de l’Agence nationale de lutte contre la drogue et le crime organisé – rattachée à la présidence de la République – et Claude Pivi, chargé de la sécurité d’Alpha Condé, tous deux originaires de cette région, appelée Guinée forestière. Le premier est konianké, le second toma.

(Avec AFP)

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