Tunisie : 5 ex-PDG de la télévision nationale libérés, Sami Fehri reste en prison
Jugés ce vendredi 12 juillet en première audience pour une affaire de détournement de fonds publics sous le régime de Ben Ali, Sami Fehri et six autres accusés ont obtenu la remise en liberté conditionnelle. Toujours sous le coup d’un mandat de dépôt dans une autre affaire, le patron d’Ettounsiya TV doit toutefois rester en prison.
Le patron de la chaîne tunisienne privée Ettounsiya TV et ses six co-accusés comparaissaient pour détournement de fonds publics sous le régime du président déchu Zine el-Abidine Ben Ali. La prochaine audience a été fixée au 25 octobre.
Le tribunal a accordé la libération conditionnelle à l’ensemble des sept prévenus. Mais Sami Fehri ne quittera pas la prison dans la mesure où il est sous le coup d’un autre mandat de dépôt dans une affaire l’opposant à la poste tunisienne.
Incarcéré depuis août, Sami Fehri risque dix ans de prison pour préjudices financiers causés à la télévision publique au profit de sa société de production Cactus Prod.
Cinq anciens PDG de la télévision nationale, incarcérés depuis janvier, et Abdelwaheb Abdallah, puissant conseiller de Ben Ali ayant eu la haute main sur les médias et désigné par l’un des ex-PDG comme responsable des détournements de fonds, comparaîtront désormais en liberté.
L’audience de vendredi s’est limitée à des questions de procédure, la défense réclamant notamment la libération conditionnelle des prévenus et un report du procès.
Pressions du pouvoir
En avril, le parquet avait déjà refusé de remettre Sami Fehri en liberté en dépit d’une décision en ce sens de la Cour de Cassation. Cet épisode avait suscité une querelle juridico-politique et des accusations d’ingérence du gouvernement dirigé par les islamistes d’Ennahdha.
Sami Fehri, qui a fondé sa chaîne Ettounsiya TV en 2011, était auparavant producteur, associé de Belhassen Trabelsi, le beau-frère de Ben Ali aujourd’hui en fuite au Canada, et dont les parts (51%) dans Cactus Prod ont été placées sous administration judiciaire.
L’été dernier, l’arrestation du patron d’Ettounsiya avait fait scandale. Elle était en effet intervenue juste après qu’il ait annoncé la suspension d’une émission de satire politique, sur le modèle des Guignols français, en dénonçant des pressions du pouvoir.
(Avec AFP)
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