Moussa Sinko Coulibaly : « Je ne vois aucune raison de reporter la présidentielle » malienne

Ce Saint-Cyrien de 41 ans est considéré comme l’éminence grise de la junte qui a renversé, le 22 mars 2012, le président Amadou Toumani Touré (ATT). Ministre de l’Administration territoriale dans le gouvernement de transition et, à ce titre, en charge de l’organisation de l’élection présidentielle, prévue le 28 juillet, Moussa Sinko Coulibaly défend le calendrier controversé du scrutin.

Moussa Sinko Coulibaly, ministre de l’administration territoriale. © Habibou Kouyaté/AFP

Moussa Sinko Coulibaly, ministre de l’administration territoriale. © Habibou Kouyaté/AFP

Publié le 13 juillet 2013 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Tiébilé Dramé, candidat à la présidentielle du 28 juillet, a saisi la Cour constitutionnelle en vue d’obtenir l’annulation de la convocation du corps électoral en vue d’un report de cette consultation. Que lui répondez-vous ?

Moussa Sinko Coulibaly : Nous avons toujours affirmé que nous serons, matériellement et techniquement, prêts pour cette échéance et nous le sommes aujourd’hui. Ceux qui prétendent le contraire n’ont sans doute pas les bonnes informations. Le fichier électoral, après audit et actualisation, concerne 6,8 millions de citoyens maliens. Près de 50% des cartes Nina [numéro d’identification nationale, NDLR] ont été retirées. C’est dire l’engouement des Maliens pour les opérations électorales à venir. Je ne dis pas qu’il n’y aura pas de difficultés, mais je ne vois aucune raison de reporter le scrutin.

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Où en est le redéploiement de l’administration dans les zones anciennement occupées ?

Pour les régions de Gao et de Tombouctou, l’administration a réinvesti tous les cercles [sous-préfecture, NDLR]. S’agissant de Kidal, cette opération n’a débuté, pour les raisons que l’on sait, que le 11 juillet, date du retour à Kidal du gouverneur, de son staff et du préfet de Tessalit. Dans la foulée, ils ont été rejoints par le reste de l’équipe en charge de l’organisation du scrutin et du matériel nécessaire aux opérations de vote. L’affichage des listes électorales, la distribution des cartes Nina et l’élaboration de la configuration des bureaux de vote ont été engagés. Nous n’avons pas attendu la signature de l’accord de Ouagadougou pour préparer les meilleures conditions possibles pour la tenue d’un scrutin libre et honnête.

Est-ce à dire que Kidal votera dans les mêmes conditions que les autres régions du Mali et que la présidentielle aura lieu sur toute l’étendue du territoire ?

Le contexte particulier de ce scrutin fait qu’il est sans précédent dans notre histoire. Je reconnais qu’il sera difficile à Kidal mais ne croyez pas qu’il sera aisé à Bamako, Kayes, Sikasso ou ailleurs. Les zones occupées ont certes plus souffert que les autres avec le déplacement de pans entiers de la population locale, la longue absence de l’administration, les infrastructures endommagées… etc. Nous en sommes conscients mais nous mobilisons les moyens humains et matériels pour que la compétition électorale soit saine, le scrutin juste, que le pays doté d’institutions dont la légitimité soient incontestables. Nous avons intérêt à réussir cette consultation car elle nous permettra de passer un cap dans le règlement de la crise pour qu’enfin nous puissions nous occuper de ce qui est essentiel pour un pays : son économie, ses systèmes éducatif et de santé, mais surtout la cohésion nationale en vue d’accélérer le retour des réfugiés.

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Propos recueillis à Bamako par Cherif Ouazani

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