Afrique du Sud : Julius Malema s’apprête à lancer son parti
Exclu du Congrès national africain (ANC), Julius Malema prépare le lancement d’un parti « anticapitaliste et anti-impérialiste » pour prendre part aux élections générales de 2014, dont l’ANC, au pouvoir depuis 1994, est grand favori.
C’est l’heure de la revanche pour Julius Malema. L’enfant terrible du Congrès national africain (ANC), exclu du parti pour indiscipline, affûte ses armes pour contre-attaquer. Il projete de lancer un parti, l’EFF (Economic Freedom Fighters, Combattants pour la liberté économique), qui « serait un mouvement de gauche radicale, anticapitaliste, anti-impérialiste, qui devrait participer aux élections », a déclaré devant la presse, le 11 juillet, l’ancien leader de la Ligue de jeunesse de l’ANC.
Tandis que ses lieutenants arboraient une casquette rouge avec le sigle « EFF », la sienne était estampillée du terme « commandant en chef ». Le jeune leader populiste sud-africain a également annoncé un rassemblement de ses partisans, baptisé « assemblée nationale sur ce qui doit être fait », les 26 et 27 juillet à Soweto pour décider formellement de lancer le parti.
"Mouvement de protestation"
Son programme reprendrait ses revendications lorsqu’il était à la tête des jeunes de l’ANC, notamment la nationalisation des mines et des banques, et une réforme agraire sur la base d’une expropriation sans compensation des fermiers blancs. « Ces mines que nous voulons nationaliser, nous n’allons pas les payer », a insisté Julius Malema, ajoutant que « personne ne va être rejeté à la mer, mais les Blancs doivent se préparer à partager ». « S’il n’y a pas de partage, vous serez forcés à partager », leur a-t-il lancé.
« EFF est l’héritier de la lutte » contre l’apartheid, a relevé « Juju », estimant que l’ANC a trahi ses idéaux et qualifiant son futur mouvement d’« organisation populaire inspirée par les souffrances des gens sur le terrain ».
« Nous sommes un mouvement de protestation. (…) Il va y avoir de l’action sur le terrain. Nous devons être arrêtés avec notre peuple qui proteste dans la rue. Les gaz lacrymogène auxquels ils sont confrontés, nous allons les sentir aussi », a-t-il lancé.
Julius Malema a parallèlement annoncé que son mouvement allait payer les frais d’avocats des familles des 34 mineurs tués par la police sud-africaine à la mine de platine de Marikana (nord) en août 2012. Il avait entrepris l’an dernier une tournée des mines en grève, appelant les travailleurs à les rendre « ingouvernables ».
(Avec AFP)
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