Ramadan : un climat de « défiance » à l’égard du CFCM

Au lendemain de la polémique sur la date de début du ramadan, les responsables musulmans indépendants du mouvement « Mosquées et musulmans solidaires » (MMS) ont appelé, le 10 juillet, les musulmans de France à manifester « leur distance et leur défiance » vis-à-vis du Conseil français du culte musulman (CFCM).

Premier jour de ramadan dans une mosquée parisienne. © AFP

Premier jour de ramadan dans une mosquée parisienne. © AFP

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Publié le 10 juillet 2013 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 16h51.

Le ramadan débute ce 10 juillet sur fond de « défiance » entre structures représentatives des communautés musulmanes de l’Hexagone. Dans un communiqué, « Mosquées et musulmans solidaires » (MMS) a estimé que les « dirigeants imposés et illégitimes [du Conseil français du culte musulman (CFCM, NDRL]) ne mesurent pas les dégâts de la crise du premier jour du ramadan qu’ils viennent de déclencher pour la première fois en France ».

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MMS, qui compte une quarantaine d’adhérents dont le recteur de la mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, a qualifié les dirigeants du CFCM de « girouettes incapables d’orientation et de réflexion, soumis à des injonctions politiques ou diplomatiques ». Allusion faite au début du ramadan annoncé pour la veille par le CFCM avant de se rétracter sous la pression de fidèles déboussolés et s’est aligné sur la position des pays arabes, qui ont fixé le début du jeûne à mercredi.

L’ombre de Nicolas Sarkozy

« Nous avons besoin d’une représentation beaucoup plus forte et moins politisée », a déclaré Kamel Kabtane, soulignant qu’une vingtaine de mosquées envisageait actuellement de rejoindre les MMS.

Le CFCM a été créé en 2003 sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, pour doter les 3,5 millions de musulmans vivant en France d’une instance représentative, mais il a rapidement été grippé par des conflits entre ses différentes composantes. Outre les querelles de personnes, le CFCM souffre de rivalités entre les pays d’origine des principales fédérations : la Grande mosquée de Paris (GMP) est ainsi proche d’Alger, le Rassemblement des musulmans de France (RMF) de Rabat, le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) d’Ankara.

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Cacophonie

De fait, c’est une vraie cacophonie qui semble régner au CFCM. Un de ses membres, Abdallah Zekri, également président de l’Observatoire contre l’islamophobie, s’est ainsi déclaré favorable au retour à l’observation traditionnelle. « Je suis pour revenir aux fondamentaux, à la vision empirique », a-t-il expliqué. On était tous d’accord » sur la décision prise par le CFCM réuni en colloque le 9 mai dernier, « mais vu ce qu’il s’est passé, il faut y mettre fin. Cela a divisé la communauté. Je pense que les musulmans de France ne sont pas du tout prêts à accepter cette évolution », a-t-il ajouté. Pour la célébration de la fête du Fitr marquant la fin du jeûne, M. Zekri plaide donc  pour l’abandon de la date du 8 août déjà annoncée par le CFCM et un retour à l’observation de la lune au 29e jour du ramadan.

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(Avec AFP)

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