Maroc : démission des ministres de l’Istiqlal

L’Istiqlal de Hamid Chabat a demandé à ses six ministres de démissionner. Pour mettre un terme définitif à la crise de l’exécutif, ouverte il y a deux mois, des élections anticipées devront être organisées si une nouvelle alliance de gouvernement ne se forme pas autour du Premier ministre islamiste Abdelilah Benkirane (PJD).

Le Premier ministre Abdelilah Benkirane, le 13 février 2013 à Fez. © AFP

Le Premier ministre Abdelilah Benkirane, le 13 février 2013 à Fez. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 10 juillet 2013 Lecture : 1 minute.

Après deux mois d’atermoiements, les menaces ont finalement été suivies de faits. L’Istiqlal, le principal parti allié des islamistes au pouvoir au Maroc, a finalement demandé à ses six ministres du gouvernement de Abdelilah Benkirane de donner leur démission. Cinq d’entre eux se sont exécutés, pas forcément de bonne grâce, et l’un résiste encore : celui de l’Éducation, Mohammed El-Ouafa, qui avait encore « 24 heures » pour faire comme ses collègues, a affirmé mardi en début de soirée le porte-parole du parti, Adil Benhamza. « Dans le cas contraire, il sera exclu » du parti.

La crise gouvernementale n’est pas résolue pour autant. Les démissions, si elles sont acceptées par le roi, vont entraîner un remaniement, voire des élections anticipées si les islamistes du Parti justice et développement (PJD), arrivés au pouvoir fin 2011, ne parviennent pas à trouver un nouvel allié de poids comparable. Selon la presse locale, des tractations sont déjà en cours avec une autre formation, le Rassemblement national des indépendants (RNI) de l’ex-ministre des Finances, Salaheddin Mezzouar.

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>> Lire aussi : Mezouar au rebond

La marque Chabat

Sous la férule de son nouveau chef depuis 2012, le maire de Fès Hamid Chabat, l’Istiqlal s’était montré particulièrement critique envers ses alliés islamistes. Le 11 mai, en annonçant sa prochaine démission du gouvernement, ce parti avait justifié sa décision en dénonçant un manque d’action et de concertation de la part des islamistes.

La crise gouvernementale a fait craindre un blocage dans la mise en œuvre de réformes sociales à haut risque mais jugées comme indispensables pour le royaume, confronté à une situation financière précaire avec un déficit public de plus de 7% en 2012. Interrogé mardi par l’AFP, un député et dirigeant du PJD, Abdelalziz Aftati, a assuré ne pas craindre la perspective d’élections anticipées en cas d’échec des négociations avec d’autres alliés. Selon lui, ce serait même le souhait « de certains responsables de notre parti », a-t-il avancé.

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(Avec AFP)

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