L’Union africaine suspend l’Égypte après le coup d’État militaire contre Morsi
Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) a suspendu, vendredi 5 juillet, la participation de l’Égypte à l’organisation panafricaine après le renversement par l’armée du président égyptien Mohamed Morsi.
![Le siège de l’UA à Addis Abeba, en Éthiopie. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/07/05/005072013132331000000siegeua.jpg)
Le siège de l’UA à Addis Abeba, en Éthiopie. © AFP
Sans surprise, l’Égypte a été suspendue de l’Union africaine après le coup d’État militaire survenue mercredi soir contre le président islamiste Mohamed Morsi. L’UA a en effet pour politique de suspendre tout État-membre où se produit un « changement inconstitutionnel de pouvoir ». Cette mesure dure généralement jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel.
>> Lire : "Égypte : les Frères musulmans ripostent à la destitution de Morsi"
« Le Conseil a décidé de suspendre la participation de l’Égypte aux activités de l’UA », a déclaré à la presse le secrétaire du Conseil de paix et de sécurité, Admore Kambudzi, à l’issue de plus de trois heures de réunion du CPS. « Le Conseil réitère la condamnation et le rejet par l’UA de toute prise illégale du pouvoir », a-t-il poursuivi, ajoutant que « le renversement du président (Morsi) démocratiquement élu n’obéit pas aux dispositions pertinentes de la Constitution égyptienne et correspond donc à la définition du changement inconstitutionnel de pouvoir ».
Protestation de l’ambassadeur égyptien
Au début de la réunion, l’ambassadeur égyptien auprès de l’UA, Mohamed Edrees, avait tenté de convaincre le CPS de ne pas suspendre son pays, arguant que l’armée n’avait fait que répondre à l’appel du peuple égyptien et que le renversement de Mohamed Morsi n’était que la suite de la révolution populaire ayant chassé Hosni Moubarak du pouvoir en février 2011. L’Égypte n’avait alors pas été suspendue de l’UA.
« J’ai défendu le cas de l’Égypte devant le CPS », a expliqué à la presse Mohamed Edrees, sorti environ deux heures avant la décision. « Depuis le début du printemps arabe, celui-ci pose un défi à (…) l’Union africaine. L’UA, à l’époque (du renversement de Hosni Moubarak), avait décidé que ce qui s’était passé en Égypte était une révolution populaire et devait donc être traité en conséquence », a-t-il souligné. Le renversement de Mohamed Morsi est une nouvelle « phase de ce qui s’est passé auparavant et mérite le même traitement », a-t-il argué.
(Avec AFP)
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