Tunisie : la crise en Égypte éclipse partiellement la visite de Hollande à Tunis

Arrivé à Tunis le 4 juillet pour une visite de deux jours, François Hollande a fait plusieurs annonces sur la coopération franco-tunisienne. Mais le premier déplacement officiel d’un chef d’État français en Tunisie depuis la révolution de 2011 a été en grande partie absorbée par la situation en Égypte et la destitution de Mohamed Morsi.

François Hollande, le 4 juillet à Tunis. © AFP

François Hollande, le 4 juillet à Tunis. © AFP

Publié le 5 juillet 2013 Lecture : 2 minutes.

La première journée de François Hollande en Tunisie, le 4 juillet, s’est déroulée sous le signe de la crise égyptienne. La rue tunisienne, divisée entre pro et anti-Morsi, était plus préoccupée par l’allocution de Adly Mansour, nouveau président par intérim de l’Égypte que par celle du président français. Le gouvernement tunisien et Moncef Marzouki ont adopté la même ligne en interprétant la destitution par l’armée de Mohamed Morsi, auquel le parti au pouvoir, Ennahdha, avait apporté son soutien mardi, comme un putsch contre la légitimité des urnes. Le message pour les Tunisiens était clair : on ne les encourage pas à suivre l’exemple égyptien.

Dans ce contexte, François Hollande a précisé la position de l’Hexagone par rapport aux événements du Caire, en concluant par un beau lapsus : « la France a pris acte de la situation en Tunisie », a-t-il affirmé, avant de se rattraper : « Pardon, je prends acte aussi de la situation en Tunisie qui, celle-là, permet d’engager la transition démocratique. »

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Préoccupation

Préoccupé, le visage tiré, presque distrait, François Hollande ne semblait pas tout à fait à son aise. Il n’en a pas moins souligné avec conviction la qualité des relations entre la Tunisie et la France, tout en apportant son soutien et ses encouragements aux Tunisiens. Anticipant une décision qui devrait être officialisée à la clôture du forum économique tuniso-français, le 5 juillet, il a annoncé une reconversion d’une partie de la dette bilatérale tunisienne (1,7 milliard d’euros) en projets d’aides, à hauteur de 60 millions d’euros. Exactement le même montant que celui revu de son côté par l’Allemagne.

Dans une quête d’échanges et de nécessaire équilibre économique, Hollande, a également rapellé que pour l’année 2013-2014, l’Hexagone finançait, via l’Agence française de développement (AFD), des projets pour un montant de 500 millions d’euros. Certains militants associatifs s’attendaient cependant à ce qu’il soit aussi énergique dans le domaine des libertés que dans celui de l’économie.

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Révolutions en échos

Mais le président français a juste effleuré le sujet, concluant son propos par un habituel « cela ne nous empêchera pas de rappeler un certain nombre de nos valeurs. » Les jeunes représentants de la société civile avec lesquels il a eu un aparté auraient souhaité « que le président Hollande n’oublie pas qu’il est le représentant d’un pays qui a fait une révolution essentielle pour l’humanité ».

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De son côté, Karima Souid, élue d’El Massar, lui lançait un appel très personnel. « Ce que j’attends du président Hollande, ce n’est pas de l’ingérence mais simplement qu’il se préoccupe normalement, en tant que « président normal », de questions anormales. » Une allusion à peine voilée au texte de la Constitution en cours de discussion à l’Assemblée, et à la situation socio-économique du pays.
 

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