Moncef Marzouki : les autorités tunisiennes doivent « faire attention » aux attentes du peuple

Le président tunisien Moncef Marzouki a estimé, jeudi 4 juillet, que les autorités élues de Tunisie ne risquaient pas d’être renversées comme en Égypte. De son côté, François Hollande, actuellement en déplacement à Tunis, a appelé à « tout faire » pour relancer le processus démocratique égyptien.

François Hollande et Moncef Marzouki. © AFP

François Hollande et Moncef Marzouki. © AFP

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Publié le 4 juillet 2013 Lecture : 2 minutes.

Le point presse commun de François Hollande et Moncef Marzouki organisé jeudi à Tunis, à l’occasion de la visite d’État du président français en Tunisie, a été dominé par la situation en Égypte, où le président Mohamed Morsi a été renversé mercredi soir par un coup d’État militaire.

« Est-ce que la Tunisie pourrait avoir le scénario (égyptien) ? Je ne pense pas parce qu’il manque des ingrédients fondamentaux. Ici nous avons une armée républicaine professionnelle qui ne s’est jamais mêlée de politique », a relevé le président tunisien.

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Moncef Marzouki a néanmoins reconnu l’existence d’un « fossé idéologique » entre « deux Tunisie », islamistes d’un côté et modernistes de l’autre. Mais selon lui, contrairement à l’Égypte, les deux camps ne se combattent pas. « Ceci étant, nous devons bien comprendre ce signal (le coup d’État en Égypte sur fond de contestation populaire, NDLR), faire attention, comprendre qu’il y a de grosses demandes sur le plan social et économique », a souligné cet allié laïc des islamistes d’Ennahdha. Selon Moncef Marzouki, « le consensus (…) est le meilleur vaccin contre des dérapages que l’on voit ailleurs ».

Hollande encourage la Tunisie

De son côté, François Hollande a appelé à la reprise du processus démocratique en Égypte. « Nous devons tout faire pour que (le processus) puisse reprendre sur la base du pluralisme et du rassemblement », a-t-il asséné, ajoutant qu’il s’agissait d’un « échec » lorsqu’« un président élu démocratiquement est déposé ». « Maintenant ce qui compte, c’est que l’armée qui a pris la responsabilité de déposer le président (…) organise au plus tôt dans des conditions irréprochables des élections », a conclu le président français.

Concernant la Tunisie, François Hollande a tenu un discours d’encouragement. « Ce qui est clair, c’est qu’il y a aussi pour vous une obligation de réussir car vous êtes un exemple, une référence pour beaucoup de peuples arabes », a-t-il relevé, tout en jugeant « maîtrisée » la transition tunisienne.

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Depuis la révolution de janvier 2011, la Tunisie peine à se stabiliser en raison d’une multitude de crises politiques et sociales ainsi qu’à cause d’un essor certain de la mouvance salafiste. La coalition au pouvoir, dirigée par les islamistes d’Ennahdha, n’a toujours pas réussi à dégager de consensus sur la future Constitution du pays.

(Avec AFP)
 

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