Vidéo – Égypte : le président par intérim Adly Mansour a prêté serment
Le président de la Haute cour constitutionnelle, Adly Mansour, a prêté serment, jeudi 4 juillet, comme président par intérim. Ce magistrat peu connu succède à l’islamiste Mohamed Morsi, renversé la veille par l’armée après une semaine de manifestations populaires massives en Égypte.
Au lendemain de la chute du président islamiste Mohamed Morsi, le président de la Haute cour constitutionnelle, Adly Mansour, a été désigné par l’armée pour assurer l’interim en attendant la tenue d’un nouveau scrutin présidentiel. « Je m’engage à préserver le système de la République, à respecter la Constitution et la loi et à protéger les intérêts du peuple », a-t-il déclaré lors d’une brève cérémonie au siège du Conseil constitutionnel (Voir la vidéo ci-dessous).
À lire : Égypte : l’armée suspend la Constitution et écarte Mohamed Morsi
Mohamed Morsi, premier président démocratiquement élu d’Égypte, a été transféré, jeudi à l’aube, au ministère de la Défense après avoir été renversé par l’armée. Une chute qui met un terme à un an de pouvoir islamiste marqué par des crises à répétition, laissant l’Égypte dans une délicate situation de transition où les camps pro et anti-Morsi se font désormais face.
>> À lire : Égypte : les raisons de la chute de Mohamed Morsi
Réactions étrangères
Ce coup d’État dans le plus peuplé des pays arabes – et dont la situation politique pèse fortement sur l’équilibre de la région – a suscité l’inquiétude à l’étranger. Le président américain Barack Obama, qui a appelé à l’élection rapide d’un gouvernement civil : « Durant cette période d’incertitude, nous demandons à l’armée de s’assurer que les droits de tous les Egyptiens et Egyptiennes soient protégés, notamment le droit de se rassembler pacifiquement et le droit à des procès justes et indépendants devant des tribunaux civils », a-t-il insisté dans un communiqué. Il a également annoncé qu’il allait étudier les « implications» légales de la nouvelle situation sur l’important soutien financier des États-Unis à l’armée égyptienne (1,3 milliard de dollars cette année), la loi américaine n’autorisant pas l’aide à un pays où a eu lieu un coup d’État.
La Russie, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a quant à elle appelé toutes les forces politiques à la retenue et au respect du cadre « démocratique », tandis que l’Union européenne a formulé le souhait qu’une présidentielle se tienne rapidement et s’est inquiété du sort de Mohamed Morsi : « La situation de M. Morsi est assez peu claire, nous essayons de tirer au clair ce qu’il en est. Dans tous les cas, tous les principes de justice et de droits de l’Homme doivent être respectés », a affirmé lors d’un point presse, Michael Mann, le porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.
Sur la BBC, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a déclaré que le Royaume-Uni « travaillera » avec l’Égypte tout en réaffirmant que Londres ne soutenait pas « les interventions militaires dans un système démocratique ». « C’est la réalité pratique de la diplomatie », a-t-il ajouté, notant que le Royaume-Uni reconnaissait « les États, pas les gouvernements », et rappelant également la présence de nombreuses entreprises et ressortissants britanniques sur le territoire égyptien.
« Nous devons comprendre que cette intervention est populaire. Il n’y a aucun doute là-dessus dans l’état actuel de l’opinion en Égypte », a-t-il déclaré. « Nous devons reconnaître l’immense insatisfaction des Égyptiens face à l’action du président et à sa conduite des affaires l’année passée », a-t-il poursuivi.
(Avec agences)
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