Mali : Bamako et le MNLA s’entendent sur le cantonnement des troupes à Kidal

Malgré la signature de l’accord de Ouagadougou, le 18 juin, entre Bamako et le MNLA, l’armée malienne n’est toujours pas entrée à Kidal. En cause : des divergences d’interprétation qu’une commission mixte a été chargée d’aplanir. Au bout de plusieurs jours de dialogue à Bamako, l’optimisme est de mise.

Des combattants du MNLA à Kidal. © Reuters

Des combattants du MNLA à Kidal. © Reuters

Publié le 4 juillet 2013 Lecture : 3 minutes.

Le 1er juillet, dans l’après midi, une délégation composée de quatre officiers rebelles touaregs atterrit à Bamako. Le lieutenant-colonel Adghaymar Ag Alhousseiny et son homologue Lech Ag Didi représentent le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), tandis que le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) est représenté par les colonels Intalla Ag Said et Malick Ag Cherif. Ces officiers, présents à Bamako pour la première fois depuis le déclenchement de la rébellion au début de 2012, sont membres de la commission mixte de sécurité prévue dans l’accord de Ouagadougou.

L’objectif de leur présence à Bamako est double : tenir une série de réunions pour débloquer la situation à Kidal, mais aussi montrer que les Maliens discutent entre eux au Mali, même si le lieu de l’hébergement et des réunions sont tenus secret « pour ne pas mettre la pression » sur les négociations, dit-on du côté de la Minusma. Même la force française Serval, présente à Kidal, essaye de prendre de distance. « La commission technique travaille, et ce sont les Maliens entre eux : nous n’avons rien à y voir », dit le colonel Cyrille Zimmer, l’officier en chef de la communication Serval.

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Pas de gouverneur à Kidal

À Bamako, la commission peaufine le retour de l’armée et de l’administration malienne à Kidal. Car le week-end dernier, des divergences d’interprétation de l’accord de Ouagadougou ont refait surface entre les deux parties, à tel point que le départ du gouverneur Adama Kamissoko dans la ville du Nord a été annulé dimanche. « Nous avons accepté la tenue des élections à Kidal, et cela n’a rien à avoir avec la présence du gouverneur dans la ville. Mais nous acceptons la présence d’autres administrateurs pour organiser les élections qui seront sécurisées par une force neutre (Minusma) », dit Moussa Ag Acharatoumane, fondateur du MNLA, à Kidal.

Pour Bamako, en revanche, l’accord de Ouagadougou ne pose aucun obstacle au déploiement de l’administration et de l’armée. « Pour nous, lorsqu’on parle de l’arrivée du gouverneur et de l’armée à Kidal, ça doit se passer sans aucune contrainte. Mais pour le MNLA et le HCUA, l’arrivée de l’armée doit être sélective.  Les touareg demandent que ce soit l’armée malienne (un mélange homogène de soldats originaire du Sud et du Nord) et non une armée des Imghad [la tribu des soldats du colonel touareg Gamou, fidèle à Bamako, NDLR], explique un haut gradé de l’armée malienne à Bamako. Il veulent un dispositif léger qui puisse laisser le MNLA respirer, en attendant les futures négociations postélectorales… »

"Prisonniers politiques"

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Malgré les divergences, un pas important a été affranchi, le 3 juillet. Les deux parties sont enfin tombées sur d’accord sur les modalités de retour de l’armée malienne à Kidal. « Les choses évoluent très favorablement. Le cantonnement des groupes armés est réglé, et l’armée fera son retour de façon imminente à Kidal », dit un colonel de l’armée malienne membre de la commission.

Une information confirmée par un responsable du MNLA qui donne plus de détails. « Il y a eu effectivement un accord sur les modalités du cantonnement. La grande partie de nos hommes sera en dehors de Kidal, et une petite partie restera dans la ville. La présence de l’armée malienne ne doit pas dépasser 200 hommes à Kidal », explique Moussa Ag Acharatoumane.

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Les réunions de la commission continuent le 4 juillet sur d’autres sujets, tout aussi problématiques, comme celui de « la libération de nos prisonnier politique. Ce qui devrait aider à achever les négociations », dit Ag Acharatoumane.

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