Afrique du Sud : la justice fait déplacer les tombes de trois enfants de Mandela
Les dépouilles de trois enfants de Nelson Mandela ont été exhumées, le 3 juillet, sur décision de justice pour être transférées dans le village de Qunu (sud), où le père de la nation sud-africaine, toujours dans un état critique, a souhaité être enterré.
Le 3 juillet, la justice sud-africaine a tranché. Les dépouilles de trois enfants de Nelson Mandela, transférées en 2011 à Mvezo par l’aîné de petits-fils, Mandla, doivent être rapatriées à Qunu, village natal du héros de la lutte anti-apartheid. Il s’agit de corps d’une fille morte bébé en 1948 et de deux fils morts en 1969 et 2005.
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« L’exhumation est terminée, les restes sont en train d’être transportés à la morgue de Mthatha (la grande ville des environs). Ils y resteront jusqu’à leur remise en terre demain » (jeudi), a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police régionale Mzukisi Fatyela.
Le tribunal de Mthatha avait été saisi la semaine dernière d’un recours en référé par quinze membres de la famille, dont l’épouse de Nelson Mandela, Graça Machel, et sa fille aînée Makaziwe, après qu’une réunion de famille eut échoué à convaincre Mandla de rendre les corps. Les plaignants ont justifié l’urgence de leur requête par le risque de « mort prochaine » du Nobel de la Paix. « Il est placé sous assistance respiratoire (…) L’anticipation d’une mort prochaine est basée sur des motifs véritables et sérieux », ont-ils écrit dans les documents transmis à la Cour.
"Manipulation de sépultures"
Pour eux, en transférant les corps de son père, de sa tante et de son oncle, Mandla a voulu « forcer » la famille à enterrer Nelson Mandela à Mvezo. En tant qu’aîné des garçons, Mandla a le statut de chef traditionnel dans ce village où il porte un grand projet de site touristique. « Un tel site historique a le potentiel de générer beaucoup de gains. Il y a des preuves qui suggèrent que le défendeur (Mandla) a déjà commencé des travaux à Mvezo », ont-ils encore écrit.
Des huttes à toit de chaume, destinées à abriter des touristes, un centre culturel ou encore un centre de conférence sont en construction dans le village.
La querelle familiale a atteint un tel degré que des membres de la famille ont même déposé une plainte contre Mandla pour « manipulation de sépulture ». La police a ouvert une enquête.
Dans un communiqué, Mandla, 39 ans, qui est également un député du parti au pouvoir, a, de son côté, juré ne pas être contre le rapatriement des corps, mais a ajouté qu’il continuerait « à se battre pour ses droits à faire valoir sa version de l’histoire ».
Le commentateur politique Daniel Silke qualifie ces divisions de « tragiques » et « de mauvais goût ». « Elles peuvent être liées à des gains financiers et à l’exploitation du nom de Mandela », a-t-il dit à l’AFP, ajoutant qu’il était difficile d’en connaître la raison exacte.
(Avec AFP)
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