L’Égypte s’enfonce dans la violence, Morsi tient tête à l’armée
Le président égyptien Mohamed Morsi a exclu mardi 2 juillet un départ anticipé, se déclarant prêt à « donner sa vie » pour préserver sa « légitimité » et appelant l’armée à retirer l’ultimatum, qui expire ce mercredi.
![Des partisanes du président Morsi manifestent près de l’université du Caire, le 2 juillet 2013. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/07/03/003072013090457000000morsiacrco.jpg)
Des partisanes du président Morsi manifestent près de l’université du Caire, le 2 juillet 2013. © AFP
Il ne partira pas. S’adressant à la télévision sur un ton combatif, le président égyptien Mohamed Morsi a martelé, mardi 2 juillet au soir, qu’il « continuerait à assumer la responsabilité du pays », présentant sa « légitimité » comme « la seule garantie contre l’effusion de sang » et répondant ainsi implicitement à ceux qui estiment que son départ permettrait de résoudre les tensions qui secouent le pays.
Peu avant, sur son compte Twitter officiel, le président islamiste avait appelé les forces armées à « retirer leur avertissement » et refusé tout « diktat », en référence à l’ultimatum militaire, assimilé par ses partisans à un coup de force pour le faire partir. En cas d’échec de son ultimatum, l’armée a indiqué qu’elle établirait elle-même une « feuille de route » pour résoudre la crise, mais a assuré qu’elle ne voulait pas préparer un « coup ».
Mohamed El Baradei porte-parole de l’opposition
Selon le quotidien gouvernemental Al-Ahram, cette « feuille de route » prévoit notamment la nomination d’un conseil présidentiel et une suspension de la Constitution pour une période de transition – placée « sous la supervision de l’armée » – pouvant durer jusqu’à un an.
L’opposition a salué l’ultimatum de l’armée, y voyant un appui de poids dans sa volonté de pousser vers la sortie Mohamed Morsi, accusé de vouloir instaurer un régime autoritaire au profit du mouvement dont il est issu, les Frères musulmans. En vue d’une « transition politique », l’opposition a pour sa part annoncé que Mohammed El Baradei, ancien chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), serait son unique « voix ».
Violences meurtrières
Dans la nuit du mardi 2 au mercredi 3 juillet, 16 personnes ont péri dans une attaque contre un rassemblement d’islamistes pro-Morsi près de l’université du Caire. Sept autres personnes ont été tuées lors d’affrontements ailleurs dans la capitale. Au total, 47 personnes, dont un Américain, ont trouvé la mort dans des violences en marge des manifestations qui secouent le pays depuis une semaine.
Des renforts des forces de l’ordre ont été déployés au Caire, notamment autour de la place Tahrir. De nombreux commerces et bureaux sont restés fermés dans la mégalopole survolée par des hélicoptères de l’armée.
(Avec AFP)
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