Égypte : l’opposition ne veut pas d’un « coup d’État militaire »

L’opposition égyptienne a affirmé, mardi 2 juillet, qu’elle ne soutiendrait aucun « coup d’État militaire ». Selon elle, l’ultimatum lancé par l’armée au président islamiste Mohamed Morsi pour ne signifie pas que les militaires veulent jouer un rôle politique.

Les murs du palais présidentiel au Caire sont couverts de graffitis. © AFP

Les murs du palais présidentiel au Caire sont couverts de graffitis. © AFP

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 2 juillet 2013 Lecture : 2 minutes.

L’opposition égyptienne fait confiance à l’armée mais refuse un « coup d’État militaire ». Dans un communiqué publié mardi, le Front du salut national (FSN, principale coalition de l’opposition) indique qu’il ne soutient aucun putsch, précisant que l’ultimatum de 48 heures lancé lundi par les militaires à Mohamed Morsi, pour « satisfaire les revendications du peuple », n’était pas synonyme de prise de pouvoir politique par l’armée.

« Le FSN est déterminé, depuis sa formation le 22 novembre 2012, à construire un État démocratique, civil et moderne (…) Nous faisons confiance à la déclaration de l’armée, reflétée dans son communiqué d’hier (lundi), selon laquelle elle ne veut pas s’investir en politique ou jouer un rôle politique », affirme le texte.

la suite après cette publicité

Dans un message lu lundi soir à la télévision, le commandement militaire avait indiqué que « si les revendications du peuple n’étaient pas satisfaites durant cette période » de 48 heures, les forces armées « annonceraient une feuille de route et des mesures pour superviser sa mise en oeuvre ». Il a ensuite, dans un communiqué publié dans la nuit, démenti préparer un « coup » assurant que la déclaration de son chef, le général Abdel Fattah al-Sissi, visait « à pousser tous les bords politiques à trouver une issue rapide à la crise actuelle ».

De son côté, la présidence égyptienne a rejeté implicitement, dans un communiqué également diffusé dans la nuit de lundi à mardi, cet ultimatum lancé par l’armée.

"Aucune des revendications de la révolution n’a été réalisée"

Les militaires avaient pris les rênes de l’exécutif pour un intérim controversé entre la chute du président Hosni Moubarak en février 2011 et l’arrivée au pouvoir de Mohamed Morsi, premier président démocratiquement élu du pays en juin 2012.

la suite après cette publicité

Répondant aux accusations des partisans du premier président civil élu dans le pays, l’opposition affirme que « demander à Mohamed Morsi de démissionner n’est pas contraire aux règles démocratiques ». Elle explique réclamer le départ du chef de l’État parce qu’ « aucune des revendications de la révolution (de 2011) n’a été réalisée ».

Au contraire, ajoute le FSN, « M. Morsi et les Frères musulmans ont engagé le pays dans une autre direction qui reflète surtout leur désir de dominer l’État, ils n’ont pas construit une démocratie et ne sont pas parvenus à améliorer les conditions de vie des Égyptiens ». La situation économique, qui ne cesse de se détériorer ces derniers mois, est au coeur des préoccupations dans le pays le plus peuplé du monde arabe.

la suite après cette publicité

Enfin, le FSN condamne par ailleurs « les violences et les attaques contre les bureaux des Frères musulmans et du Parti de la liberté et de la justice », vitrine politique de la puissante confrérie attaquée dans la nuit de dimanche à lundi.

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires