Égypte : Morsi engage un bras de fer avec l’armée, le ministre des Affaires étrangères démissionne

La présidence égyptienne a rejeté implicitement, dans un communiqué diffusé dans la nuit du 1er au 2 juillet, l’ultimatum lancé plus tôt par l’armée au chef de l’État islamiste, Mohamed Morsi, lui laissant 48 heures pour satisfaire les demandes du peuple.

Le président égyptien Mohamed Morsi est confronté à la plus grave crise de son mandat. © AFP

Le président égyptien Mohamed Morsi est confronté à la plus grave crise de son mandat. © AFP

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Publié le 2 juillet 2013 Lecture : 2 minutes.

Dans un communiqué, la présidence égyptienne affirme que l’ultimatum de 48 heures – lancé par les forces armées pour que le chef de l’État réponde aux demandes du peuple – n’a pas été soumis au président avant sa diffusion et contient des signes pouvant causer la confusion. Elle se dit toutefois déterminée à poursuivre dans la voie qu’elle a choisi pour mener une réconciliation nationale globale.

Le commandement militaire avait affirmé dans un message lu à la télévision, le 1er juillet, que si les revendications du peuple ne sont pas satisfaites, l’armée annoncera une feuille de route et des mesures pour superviser sa mise en œuvre.

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L’oeil de Glez du 2 juillet 2013. ©Glez

Menace à la paix sociale

Dénonçant toute déclaration qui approfondirait la division dans le pays déjà profondément divisé et qui pourrait menacer la paix sociale, présidence égyptienne soutient que Mohamed Morsi poursuivra ses consultations avec toutes les forces nationales afin de sécuriser la voie du changement démocratique et la protection de la volonté populaire.

« L’État démocratique égyptien civil est une des plus importantes réalisations de la révolution du 25 janvier 2011 qui a renversé l’ancien président Hosni Moubarak », souligne le texte, affirmant que « l’Égypte ne permettra absolument aucun retour en arrière quelles que soient les circonstances ».

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Une position qui rejoint celle des partisans du président Morsi qui affirment défendre la légitimité du premier président civil de l’Égypte, arrivé au pouvoir en juin 2012 lors des premières élections démocratiques dans le pays.

Par ailleurs, au lendemain de la démission de quatre membres du gouvernement égyptien, le ministre des Affaires étrangères, Mohammed Kamel Amr, la plus importante personnalité du cabinet gouvernemental, a également remis, le 2 juillet, sa démission, a annoncé l’agence de presse officielle Mena.

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En visite en Tanzanie, dernière étape de sa tournée africaine, Barack Obama a appelé Mohamed Morsi pour lui faire part de son inquiétude sur l’aggravation de la crise politique. Le président américain lui a indiqué que Washington était attaché « au processus démocratique en Égypte et ne soutenait aucun parti ou groupe », a souligné un responsable de la Maison Blanche.

De leur côté, les opposants anti-Morsi, mobilisés en masse depuis dimanche notamment sur l’emblématique place Tahrir du Caire, se sentent renforcés par la position de l’armée qui pousse, selon eux, le président vers la sortie comme ils le réclament.

(Avec AFP)

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