Réseaux sociaux : les Maliens « follow » IBK et « aiment » Soumaïla Cissé

À un mois du scrutin présidentiel au Mali, les candidats déclarés se déploient petit à petit sur les réseaux sociaux. Si Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) est le plus suivi sur Twitter, c’est son adversaire Soumaïla Cissé qui l’emporte largement sur Facebook. Mais la bataille électorale 2.0 ne fait que commencer…  

La campagne électorale malienne est lancée sur les réseaux sociaux. © AFP

La campagne électorale malienne est lancée sur les réseaux sociaux. © AFP

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Publié le 28 juin 2013 Lecture : 3 minutes.

#IBK2013, Président Soumaïla, Votez Modibo, … Sur la Toile, le ton est lancé. La campagne pour la présidentielle malienne sera officiellement lancée le 7 juillet, mais la bataille électorale a déjà gagné le web. Les différents candidats déclarés au scrutin du 28 juillet, ou plutôt leurs équipes de communication, investissent les réseaux sociaux pour diffuser des messages de leur champion. Et à un mois de la tenue de l’élection, certains ont pris une bonne longueur d’avance.

Sur Facebook, Soumaïla Cissé, avec plus 50 000 fans, devance largement tous ses poursuivants directs (Ibrahim Boubacar Keïta : 24 000 et Modibo Sidibé : 17 000). Dans sa stratégie de communication 2.0, le candidat de l’Union pour la République et la démocratie (URD) a fait appel à Country code, une agence digitale basée à Paris. « Nous encadrons l’équipe qui l’accompagne sur le terrain pour assurer la résonance de ses messages auprès de Maliens de la diaspora », explique Juliette Darbois, experte de l’agence. « C’est une volonté de Soumaïla Cissé de rester proche de tous ses compatriotes, en permettant à ceux qui sont loin du pays et qui ne peuvent pas assister aux meetings ou autres manifestations à avoir facilement accès à l’information », renchérit-elle.

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Sur place, à Bamako, des jeunes sont en train d’être recrutés pour gérer « à temps réel » les différents comptes du candidat de l’URD sur les réseaux sociaux. Cela n’empêche pas Soumaïla Cissé lui-même d’interagir, « quand il peut », avec ses nombreux fans. « Il a toujours sa tablette à la main pour échanger avec les internautes », raconte Modibo Camara, le responsable de communication de sa campagne, à l’image de son « message de remerciement » publié simultanément le 27 juin sur Facebook, Twitter et Youtube.

Concernant les autres candidats, il est difficile de joindre les personnes chargées de gérer les pages Facebook. « Les choses ne sont pas encore au point », reconnaît un responsable du site internet Mali Buzz, souvent sollicité par les différents candidats pour assurer leur visibilité sur la Toile. Ibrahim Boubacar Keïta, lui, a approché plutôt Cynomedia, une agence basée à Paris, spécialisée dans les services interactifs. « Nous avons juste créé et mis en ligne le site du candidat », nuance Cynomedia, soulignant que « pour le moment, le contrat s’arrête là ». C’est une équipe de IBK sur place au Mali qui gère le reste du travail… et les réseaux sociaux.

Sur Twitter, la présence des candidats maliens est encore moins marquée. Et les stratégies de communication souvent rudimentaires. Beaucoup se contentent encore de relayer automatiquement leur publication de Facebook sur le site de micro-blogging. Ce qui n’attire pas beaucoup de followers. Illustration avec le compte de Modibo Sidibé, créé depuis juillet 2011, qui peine à dépasser la barre de 500 abonnés, alors que le candidat soutenu par les Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare) rassemble plus de 16 000 fans sur de sa page Facebook lancée six mois plus tôt, en perspective du scrutin présidentiel qui était prévu en avril 2012, avant le coup d’État contre Amadou Toumani Touré. Seuls deux candidats caracolent en tête : @IBK_2013 est le plus suivi avec quelque 1 265 abonnés, talonné de près par @Soumailacisse (1 055 abonnés).

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Les candidats maliens et les réseaux sociaux

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Du côté de Mali Buzz, on explique cette « présence timide » des politiciens maliens sur le réseau social au petit oiseau bleu par des « réalités du terrain ». Au Mali, « les internautes se connectent plus sur Facebook via leur mobile que sur Twitter. Il en est de même des sites maliens en ligne qui sont plus enclins à "facebooker" qu’à tweeter leurs publications », souligne-t-on. La tendance s’inverserait-elle d’ici la tenue du scrutin ?

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Par Trésor Kibangula

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